Pour François Hollande, le changement c'est Macron
Un "appel au renouvellement" qui fleure bon le soutien à Emmanuel Macron. Sans vraiment le dire, François Hollande a discrètement appelé à voter pour le candidat d'En marche! dans un entretien à paraître jeudi 13 dans Le Point et dont le journal Le Monde développe les principaux points dans un article paru ce mercredi 12.
Inquiet de la récente percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon, le président de la République considère "que la politique a besoin de renouvellement". Difficile de faire un appel du pied moins discret à son ancien ministre de l'Economie. Il ajoute par ailleurs à l'adresse de ce dernier que son pari de se lancer dans la présidentielle était "pour le moins audacieux", une initiative qu'il n'a "pas cherché à empêcher".
Mais François Hollande ne transmettra pas officiellement le flambeau à Emmanuel Macron d'ici au 23 avril et le premier tour de la présidentielle. "Le président sait qu’appeler à voter pour Macron avant le premier tour pourrait se révéler contre-productif", a expliqué un de ses proches au Monde.
"Cette campagne sent mauvais", a confié à son entourage le chef de l'Etat, selon Le Monde, craignant un second tour Le Pen-Mélenchon. "Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte", tacle-il dans Le Point, à l'adresse du candidat de la France insoumise. Par ailleurs, "il peut exister chez les Français la tentation d’abattre le ou les favoris du scrutin".
Dans un autre entretien au journal du soir, François Hollande est revenu en détail sur la situation en Syrie et notamment sur la récente attaque chimique contre des populations civiles à Khan Cheikhoun. Le président de la République souligne qu'il ne s'agit pas d'une "provocation" du régime de Damas mais bien d'"un sentiment d’impunité. Il a pensé que l’ayant déjà fait, et répété, cela soulèverait des haut-le-cœur". Et d'ajouter: "Nous avons, dans ce cas précis, la certitude de l’utilisation d’une arme chimique lancée depuis un avion, qui a décollé de la base de Chayrat pour aller (vers sa cible, NDLR). Selon nos informations, elle n’a pas été utilisée par hasard ni par maladresse, ou seulement pour créer une forme de terreur. La frappe avait des raisons tactiques, elle visait à créer un rapport de force sur le terrain, à causer des pertes, dont des enfants, car on ne peut pas distinguer entre les combattants et les populations civiles".
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