Présidentielle - Ce qu'il faut retenir du passage d'Emmanuel Macron à "L'Emission politique"
Prendre ses distances avec François Hollande, se donner une stature internationale et montrer qu'il n'est pas le candidat des banques, Emmanuel Macron a suivi trois axes lors de son passage jeudi 6 à L'Emission politique de France 2.
Premier objectif: tuer le père. Le candidat d'En Marche a veillé à mettre de la distance avec son mentor politique, l'actuel président de la République. "Je n'ai, contrairement à certains, jamais manqué de respect à François Hollande", a-t-il entamé avant de lâcher: "Comme je n'étais pas d'accord avec tout, je suis parti une première fois (faisant ainsi allusion à son départ de l'Élysée en juin 2014, NDLR)".
Le ton était donné et Emmanuel Macron a poursuivi avec une série de sentences à destination du chef de l'Etat. "Un président n'est pas normal. Ce n'est pas quelqu'un de normal car il doit conduire la politique du pays". "Le dernier quinquennat a été d'une trop grande proximité avec les journalistes. Quand on préside, on n’est pas le copain des journalistes". Le candidat a rappelé ses désaccords, sur les réformes économiques, l'Europe, la déchéance de nationalité, et sur la taxe à 75% promise par François Hollande, rappelant au passage sa pique de l'époque: "C'est Cuba sans le soleil".
Il a également fallu pour Emmanuel Macron de réagir sur l'actualité internationale et notamment sur le bombardement de populations civiles en Syrie mardi 4. Pas forcément très à l'aise, il a expliqué que la situation était "très compliqué" et qu'"il fallait développer une politique sur trois axes. Premier point: ""Si les faits sont avérés (l'attaque au gaz neurotoxique), il faut une sanction". Emmanuel Macron s'est donc dit favorable à une intervention militaire "sous l'égide des Nations unies" afin de "sanctionner" Bachar al-Assad.
Toutefois, le candidat d'En Marche a expliqué que sa "priorité en Syrie c’est la lutte contre Daech et toutes les formes de terrorisme. Nous devons dans ce cadre travailler avec toutes celles et ceux qui travaillent, y compris les Russes".
Enfin, il faudrait "construire une solution politique inclusive en Syrie. Mais une opération militaire, si elle n’est pas inscrite dans une feuille de route diplomatique et politique, elle ne règle aucun sujet".
Emmanuel Macron a dû faire face aux critiques de deux invités sur sa supposée proximité avec les "banques", le lieutenant de François Fillon Bruno Retailleau et le journaliste François Ruffin. Au premier qui l'accusait d'être le candidat du système et de ne pas avoir "un parcours de rebelle", l'intéressé a répliqué: "Le rebelle du système, le balafré, c’est l’ancien Premier ministre. La victime du complot du cabinet noir, on connaît, il le fait à chaque fois... Moi, je suis le fruit de mon travail, je ne suis pas de la noblesse d'Etat".
Le ton a été particulièrement sec entre le candidat d'En Marche et le journaliste de Fakir. "Je ne suis l’otage de personne et je ne sers personne", a martelé Macron, ajoutant: "Je ne suis pas contre le CAC40 (…) Je ne suis pas pour le favoriser mais pas non plus pour lui taper dessus comme on fait à chaque campagne présidentielle".
Au journaliste économique de France 2 François Langlet, qui lui demandaient s’il n’avait pas peur d’apparaître comme le "candidat de la France d’en haut" l'ancien ministre de l'Economie a répondu par sa "mesure forte": la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des Français.
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