Des gardes du corps d'Erdogan poursuivis par la justice américaine pour avoir tabassé des manifestants kurdes à Washington
La visite de Recep Tayyip Erdogan à Washington le 17 mai dernier avait été particulièrement mouvementée. Alors que le président turc devait s'entretenir avec Donald Trump à Washington, une violente rixe avait éclaté entre des membres de son service de sécurité et des manifestants kurdes pacifiques. Les images de l'altercation avaient été particulièrement violentes, certains opposants à Erdogan ayant été frappé très brutalement au sol par les gardes du corps malgré l'intervention de la police américaine qui a eu bien du mal à s'interposer.
La sécurité du président turc a attaqué les manifestants dont certains brandissaient le drapeau des milices kurdes syriennes du PYD, que la Turquie voit comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par l'Etat turc. Douze personnes avaient été blessés dont un policier américain.
Les autorités américaines ont émis douze mandats d'arrêt jeudi 15 contre des agents de sécurité, accusés de violences. "Ces mandats d'arrêts envoient un message clair selon lequel les Etats-Unis ne tolèrent pas que des individus utilisent l'intimidation et la violence pour étouffer la liberté d'expression et l'expression politique légitime", s'est félicité le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, dans une déclaration lue par une porte-parole. Et d'ajouter: "Le département d'Etat va continuer à travailler avec la police et les autorités compétentes et déterminera si des mesures additionnelles sont nécessaires".
"Aux Etats-Unis et en particulier à Washington, nous considérons que la faculté de manifester pacifiquement est un droit sacré", a précisé le chef de la police de la capitale américaine, Peter Newsham.
La réaction d'Ankara ne s'est pas faite attendre. Le président Erdogan en personne a dénoncé ces mandats d'arrêts dans une allocution télévisée: "Si ce n'était pour me protéger, pourquoi est-ce que j'emmènerais mes gardes avec moi aux Etats-Unis? C'est Hans et Georges (deux prénoms qu'utilise le président turc pour critiquer l'Occident, NDLR) qui vont me protéger?". Il a également mis en cause la police locale pour son inaction pendant que des "terroristes" manifestaient "à 50 mètres de (lui)".
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