Donald Trump confirme son soutien à Taïwan, Pékin commence à émettre des menaces
Il y avait le coup de fil à la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen. Il y a maintenant la déclaration choc du futur président américain (à partir du 20 janvier 2017) Donald Trump qui menace de ne plus reconnaître l’existence d’une "Chine unique". A un peu plus d’un mois du changement de locataire à la Maison Blanche, c’est une première crise diplomatique majeure qui se dessine entre Washington et Pékin.
Dans un entretien sur la chaîne Fox diffusé le dimanche 11, le nouveau président élu des Etats-Unis a tenu à défendre l’échange téléphonique qu’il a eu avec Tsai Ing-wen, qui préconise une prise de distance de Taïwan avec la Chine. C’était le premier échange entre les deux parties depuis 1979.
La Chine, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Geng Shuang a fait savoir qu’"il ne saurait plus être question de croissance saine et régulière des relations sino-américaines ni de coopération bilatérale dans d’importants domaines" si les Etats-Unis maintiennent une position pouvant passer pour une reconnaissance de Taïwan en tant qu’Etat (une indépendance formelle qui n’est reconnue aujourd’hui que par 22 pays et aucune grande puissance).
La presse chinoise laisse même entendre une position beaucoup plus tendue. Le quotidien nationaliste Global Times –dont la ligne est très largement celle du Parti communiste chinois– n’hésite pas à dire que si Donald Trump persiste dans son soutien à Taïwan, Pékin pourrait alors apporter son appui à "des forces hostiles aux Etats-Unis".
Le principe de la "Chine unique", à savoir celle de Pékin, est le principe qui régit les relations sino-américaines depuis 1979. Depuis cette date, les relations diplomatiques officielles avec Taïwan sont coupées, même si le soutien officieux existe, notamment via des ventes d’armements à ce que Pékin considère comme "une province rebelle". L’Empire du Milieu n’a d’ailleurs jamais exclu de reconquérir le territoire par la force si jamais ce dernier décidait de déclarer formellement son indépendance, ce qu’il n’a jamais fait. Après presque une décennie de réchauffement entre Taipei et Pékin, l’élection de Tsai Ing-wen en 2016 a fait monter la pression, la nouvelle présidente (qui a largement remporté le scrutin, notamment grâce à la jeunesse) est en faveur d’une séparation (sans oser encore aller jusqu’à l’indépendance) plus marquée avec la Chine. Une position sur laquelle les grandes puissances diplomatiques, soucieuses de ne pas se mettre à dos Pékin, ont largement évité de soutenir officiellement. Jusqu’à Donald Trump.
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