Grèce : 8,5 milliards d'euros débloqués pour rembourser les créanciers d'un pays exsangue
Les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, sont parvenus ce jeudi 15 à un compromis pour relancer le plan d'aide à Athènes, qui patinait depuis des mois, ce qui permet le versement d'argent frais au pays. Ces mêmes créanciers qui se sont réjouis d'avoir ainsi pu éviter une nouvelle crise au pays.
Toutefois, les Grecs n'ont pas obtenu, dans l'immédiat, les mesures d'allègement de leur dette colossale (179% du PIB) qu'ils réclament depuis des mois. D'autant qu'après sept ans de mesures d'austérité drastiques, le pays est exsangue: plus de 23% de la population est au chômage (soit 1,1 millions de personnes sur un total de près de 11 millions d'habitants). Pour les moins de 25 ans le taux avoisine les 48%, les retraites ont baissé de 40% par rapport à leur niveau d'avant la crise et à l'inverse les impôts ne cessent d'augmenter pour satisfaire aux exigences d'austérité.
Plus grave encore, le pays se vide de ses forces vives. Ainsi, selon une étude publiée par Endeavor Greece, 350.000 Grecs auraient quitté leur pays entre 2008 et 2016. Leur nombre pourrait même s’élever à 427.000 selon une autre étude de la Banque de Grèce. La grande majorité des profils de ces exilés est similaires: de jeunes diplômés dont les opportunités d'emplois ne se trouvent plus qu'à l'étranger.
Par ailleurs, les conditions de travail sont très difficiles, les emplois précaires se multiplient. Ainsi d’après le ministère du travail, plus de 22% des salariés grecs sont employés à mi-temps ou à temps partiel et touchent moins de 400 euros net par mois.
L'accord conclut jeudi soir permet de relancer enfin le troisième plan d'aide à la Grèce de 86 milliards d'euros, signé en juillet 2015, qui bloquait à cause de divergences entre des membres de la zone euro -essentiellement l'Allemagne - et le FMI. Le premier versement accordé à la Grèce, qui s'élève à 8,5 milliards d'euros, lui permettra ainsi de rembourser in extremis plus de sept milliards d'euros de créances dues en juillet, repoussant le risque d'une crise estivale mais ne permettant pas une amélioration de la vie quotidien des Hellènes.
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