Londres brandit la menace de frappes aériennes contre les Houthis en mer Rouge
MONDE - Sous la menace des Houthis en mer Rouge, le gouvernement britannique envisage des frappes aériennes en réponse aux attaques. Le HMS Diamond patrouille pour assurer la sécurité mais les tensions persistent après des attaques en réaction à l'offensive israélienne sur Gaza. Le Royaume-Uni, aligné sur les États-Unis, cherche des mesures pour protéger la liberté de navigation en mer Rouge, et tente de mettre l'Iran sous pression.
Le gouvernement britannique menace directement les Houthis du Yémen après les récentes attaques en mer Rouge. Suite à la confirmation de la destruction de quatre navires par l'armée américaine, dont le porte-conteneurs Maersk Hangzhou sous pavillon de Singapour, le ministre de la Défense, Grant Shapps, a averti dans le Daily Telegraph que Londres envisageait des frappes aériennes en réponse à de futures attaques.
"Les Houthis ne doivent pas tirer de conclusions trompeuses : nous sommes déterminés à répondre aux acteurs malveillants qui commettent des attaques illégales", a averti Grant Shapps. "La poursuite de l'agression en mer Rouge risque d'entraîner une escalade susceptible de déclencher un conflit régional."
Le ministre britannique de la Défense a déclaré que la situation au Moyen-Orient "est un test pour la communauté internationale" et a réitéré la volonté du Royaume-Uni "de se tenir aux côtés de ses alliés". L'incapacité à assurer la protection de la mer Rouge servirait à "enhardir" d'autres puissances qui "cherchent à créer des tensions dans des endroits comme la mer de Chine méridionale et la Crimée" (référence à la situation à Taïwan et à la guerre en Ukraine).
La sauvegarde du détroit de Bab el-Mandeb, vital pour le trafic maritime mondial
Le gouvernement britannique a contribué à la coalition nouvellement formée pour assurer la sécurité navale en mer Rouge avec le destroyer HMS Diamond, qui patrouille dans la zone depuis décembre et a même neutralisé une attaque de drone. Les déclarations de Grant Shapps sont interprétées comme un avant-goût d'une position plus ferme dans la défense de la sécurité du détroit de Bab el-Mandeb, par lequel transite jusqu'à 12 % du commerce maritime mondial.
En réaction à l'offensive militaire israélienne sur Gaza, riposte aux attaques lancées par le Hamas le 7 octobre, les rebelles houthis (acteurs de la guerre civile au Yémen depuis 2015, soutenus par l'Iran pour lutter contre l'intervention menée par l'Arabie saoudite) ont lancé des attaques contre des navires à destination des ports israéliens.
"Les actions militaires visant à protéger les navires israéliens ne nous empêcheront pas d'accomplir notre devoir religieux, moral et humanitaire en faveur des opprimés de Palestine", a déclaré dimanche 31 décembre, le porte-parole des rebelles houthis, Yahya Sarea, confirmant la mort de dix de leurs membres lors de l'affrontement "avec l'ennemi américain".
Le Royaume-Uni derrière Washington face aux menaces en mer Rouge
Le gouvernement britannique n'a pas tardé à s'aligner sur Washington et a prévu qu'il "n'hésiterait pas à prendre de nouvelles mesures pour mettre fin aux menaces qui pèsent sur la liberté de navigation en mer Rouge".
Le ministre des affaires étrangères, David Cameron, s'en est pris à l'Iran après une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian. "J'ai clairement indiqué que l'Iran partageait la responsabilité de la prévention de ces attaques, compte tenu de son soutien de longue date aux Houthis", a déclaré M. Cameron.
"La situation en mer Rouge est extrêmement grave et les attaques des Houthis sont inacceptables et déstabilisantes", a déclaré un porte-parole de Downing Street : "Nous travaillons sur une série de scénarios, aucune décision n'a encore été prise et nous continuerons à suivre les voies diplomatiques. Nous appelons les Houthis, soutenus par l'Iran, à cesser leurs attaques illégales. Nous continuerons à travailler avec les États-Unis et nos alliés pour protéger la liberté de navigation. "
Au cours des trois derniers mois, les Houthis ont lancé plusieurs attaques de missiles et de drones. Les cibles comprenaient le sud d'Israël ainsi que des navires appartenant à des sociétés israéliennes, tant en mer Rouge que dans le détroit de Bab el-Mandeb.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.