Yémen : après deux ans de guerre, la population en proie à la famine
C'est "la plus grave crise humanitaire du monde" ont estimé les ONG présentes au Yémen. La guerre peu médiatisée qui ravage le pays entrera dans sa troisième année le dimanche 26. A ce stade, les ONG s'alarment d'un début de famine. "Certaines zones sont en situation de préfamine, voire de famine. La situation se dégrade de manière accélérée. Mais les données précises sont impossibles à obtenir", a annoncé l'organisation Action contre la faim. Elle ajoute que "462.000 enfants de moins de cinq ans sont en danger de mort immédiat, souffrant de la forme la plus grave de malnutrition".
En 2015, une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite venait en aide aux autorités yéménites pour repousser les rebelles houtnis qui envahissaient le pays. Ces derniers restent aujourd'hui en position de force sur la majorité du territoire qu'ils contrôlent à 80%, dont la capitale Sanaa. Les yéménites se retrouvent donc après deux ans de conflits isolés et les organisations humanitaires n'ont pas accès à la population, rendant impossible des soins et des aides alimentaires.
La famine menace aujourd'hui 19 millions de personnes dans ce pays considéré comme le plus pauvre de la péninsule arabique. L'ONU avance le lourd bilan de 7.700 morts et 42.500 blessés depuis le début de la guerre. Le pays subit les bombardements de la coalition arabe et un blocus qui place 70% de la population en insécurité alimentaire.
Citée par Libération, Hélène Quéau de Première Urgence explique les difficulté des humanitaires à intervenir: "les infrastructures routières sont détruites totalement ou partiellement, l’accès aux aéroports et aux ports est très compliqué, les bombardements de la coalition arabe limitent les déplacements".
Avant le début de la guerre, le Yémen était déjà très affaibli par une guerre civile débutée en 2011.
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