Le Dr Peiffer-Smadja a été sanctionné par la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins
Le 21 octobre, la chambre disciplinaire de première instance d’Île-de-France de l’Ordre des médecins a décidé de sanctionner d’un avertissement le Dr Nathan Peiffer-Smadja pour ses propos « de nature gravement anti-confraternelle » à l’encontre du Pr Christian Perronne.
Ce samedi 22 octobre, le Pr Perronne était entièrement blanchi de toutes les accusations dont il faisait l’objet par la chambre disciplinaire de première instance de l'Ordre des médecins (CDOM). En premier lieu, il était poursuivi par le Conseil national de l'Ordre des médecins pour ses prises de position très critiques envers la politique vaccinale du gouvernement au cours de la crise du Covid-19. Non seulement la chambre disciplinaire a donné entièrement raison au Pr Perronne, mais elle est allée plus loin en jugeant qu’« au regard de sa qualité d’infectiologue internationalement reconnu, il avait l'obligation de s’exprimer dans le domaine qui relève de sa compétence ».
Sur Twitter, le Conseil national de l'Ordre des médecins a annoncé faire appel de la décision de la chambre disciplinaire concernant le Pr Christian Perronne « à titre conservatoire ».
Notifié de la décision de la chambre disciplinaire de première instance d’Ile-de-France concernant le Pr Christian Perronne, le président du CNOM va faire appel à titre conservatoire. Cet appel sera ensuite soumis à l’approbation du CNOM lors de sa session de décembre.
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) October 24, 2022
Le Dr Peiffer-Smadja avait également déposé une plainte contre l’ancien chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Estimant avoir été attaqué personnellement par le Pr Perronne sur la valeur scientifique de ses publications au regard de son jeune âge et de sa qualité d'interne, le jeune infectiologue invoquait une violation de l'article 56 du Code de déontologie qui dispose que « les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité ». De son côté, le Pr Perronne avait répliqué en déposant lui aussi une plainte contre le Dr Peiffer-Smadja, en raison des propos diffamatoires et injurieux dont il avait été la cible.
Ce 21 octobre, la chambre disciplinaire a tranché le litige entre les deux parties donnant là aussi raison au Pr Perronne et délivrant un avertissement au Dr Nathan Peiffer-Smadja pour ses propos « de nature gravement anti-confraternelle ».
Sur Twitter, Xavier Azalbert, administrateur au sein de l'association BonSens.org et directeur de la publication de FranceSoir, a souligné que le Dr « Peiffer-Smadja, qui a reçu un avertissement du CDOM, retweete l'appel du CNOM sans parler de son avertissement. » Et de s'interroger : « N'est-ce pas un peu surprenant qu'il omette de dire avoir été sanctionné tel l'arroseur arrosé pour non-confraternité ? N'aurait-il pas dû s'excuser par dignité ? »
Lors de l'audience devant le CDOM, dr Peiffer-Smadja avait prononcé des excuses lui permettant d'éviter une sanction supérieure (blâme).
— Xavier Azalbert, compte personnel (@xazalbert) October 25, 2022
La question se pose sur le magnanisme du Pr Perronne (qui espere que cela lui servira de leçon) vs l'abscence de dignité de Peiffer-Smadja
Le Dr Nathan Peiffer-Smadja, un médecin covidiste militant
Depuis le début de la crise sanitaire, le Dr Peiffer-Smadja, s’est illustré sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Twitter, par son approche agressive et souvent calomnieuse envers des figures scientifiques qui soignaient les patients infectés au Covid-19 en recourant aux traitements précoces ou s’opposaient à la politique sanitaire du gouvernement assortie de ses multiples restrictions de liberté, parmi lesquelles les professeurs Raoult et Perronne.
En janvier 2021, le Collectif Citoyen lui avait consacré une tribune complète : Covid et guerre numérique : cas pratique d’un jeune médecin "militant".
Le Dr Peiffer-Smadja avait également suscité la polémique en obtenant une place en tant qu’auteur final dans une méta-analyse sur l’hydroxychloroquine, alors qu’il ne faisait pas partie des auteurs initiaux.
La communication controversée du Dr Peiffer-Smadja se poursuit jusqu'à aujourd'hui
En septembre 2022, suite à ses propos tenus lors d’une table ronde sur le thème de l’incertitude durant la crise sanitaire organisée par l’École normale supérieure, la rédaction de FranceSoir avait pu interpeller ce médecin sur ses prises de positions.
Devant plusieurs centaines d'étudiants, le Dr Peiffer-Smadja, qui s’est présenté en soulignant avoir détenu au cours de la crise de la Covid-19 une « activité d’information médicale » sur le virus, son traitement, son vaccin, a fait état de « deux certitudes » : premièrement, « l'hydroxychloroquine et un cocktail d’autres médicaments ne fonctionnent pas » et, deuxièmement, « le vaccin fonctionne ». En omettant d’évoquer les conclusions des études scientifiques sur l’hydroxychloroquine réalisées par l'IHU Méditerranée sous la direction du Pr Raoult, en faisant l’impasse sur les résultats obtenus par plusieurs pays et scientifiques qui ont évalué l'efficacité des traitements précoces, en taisant le fait qu’il n’y a donc pas de consensus scientifique sur ce sujet, ce médecin contribuait ainsi, de nouveau, à la désinformation médicale.
Nous lui avons demandé les raisons qui justifient son choix de ne pas faire mention des résultats positifs ou même des travaux à propos des traitements précoces conduits par le prix Nobel de médecine, le Pr Ōmura, le Pr Babalola au Nigéria, le Pr Suassuna au Brésil, ou encore le ministère de la Santé indien. De façon dédaigneuse, celui-ci nous a répondu : « Je ne suis pas intéressé ». De quoi surprendre puisque celui-ci déplorait au début de son intervention le « manque de connaissances » sur le virus au début de la crise de la Covid-19, qui s'explique par le fait « qu’on n’a pas été cherché l’expertise d’autres pays » et qu’« on n’a pas vraiment communiqué entre experts cliniciens ».
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