La levée du bouclier tarifaire fait flamber les prix de l'électricité
ECONOMIE - Le bouclier tarifaire, instauré pour protéger les consommateurs français des hausses excessives des prix de l'énergie, a été progressivement levé (fin en juin 2023 pour le gaz et en janvier 2024 pour l'électricité). Le ministre Le Maire (l’homme qui voulait mettre l’économie russe à genoux, mais ne réussit qu’à mettre sur le flanc l’économie française) a annoncé des hausses de 9,8 % pour les tarifs heures pleines/heures creuses et de 8,6 % pour les tarifs de base, touchant 20 millions de Français.
La suppression graduelle du bouclier tarifaire, visant à contenir l'inflation énergétique en Europe, est à l'origine de l'augmentation des prix de l'électricité en ce début d'année. La hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) à 21 euros par mégawattheure (MWh) à partir du 1er février 2024 contribue également à cette augmentation tarifaire.
Cette hausse de près de 10 % touchera environ 400 000 ménages, selon les contrats souscrits. Pour un ménage résidant dans une maison individuelle, se chauffant à l'électricité et comptant deux enfants, cette augmentation moyenne s'élèvera à environ 18 euros par mois, selon les données fournies par Bercy. De même, un appartement d'une pièce non chauffée subira une hausse moyenne mensuelle de 4,50 euros sur sa facture d'électricité. En 2021, le gouvernement avait abaissé au minimum une taxe intérieure sur l'électricité, la faisant passer à 1 euro par mégawattheure, contre 32 euros par mégawattheure avant la crise sanitaire. Cette taxe remonte à 21 euros le 1er février, et devrait augmenter à nouveau en 2025.
Inquiétudes dans un contexte d'inflation
Jean-Yves Mano, président de l'association de consommateurs et d'usagers CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), a exprimé ses préoccupations concernant la récente augmentation des tarifs de l'électricité. Il estime que cette hausse aurait pu être mieux planifiée afin d'atténuer l'impact sur les budgets des ménages. Il souligne que 34 % des Français sont toujours en situation de privation, et cette nouvelle augmentation ne fera qu'aggraver leur situation.
Il déplore également que le chèque énergie n'ait pas été revalorisé, ce qui aurait pu aider les ménages à faire face à ces hausses. Mano demande une augmentation des revenus pour aider les ménages à supporter ces charges supplémentaires. Toutefois, le ministre de l’Économie assure qu'il s'agira de la seule hausse en 2024 (Les promesses n’engageant, c’est bien connu, que ceux qui les croient). Jean-Yves Mano affirme que la situation est insupportable pour de nombreux Français qui n'ont pas les moyens financiers de supporter ces charges supplémentaires.
L'Impact du nucléaire sur le coût de l'électricité
L'impact de l'énergie nucléaire sur le coût de l'électricité en France se reflète dans la stratégie gouvernementale. D'un côté, le gouvernement vise à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles, face à une diminution des revenus fiscaux estimée à 13 milliards d'euros dans les prochaines années, et potentiellement 30 milliards d'euros d'ici 2050. D'autre part, il souligne l'importance d'investir dans de nouvelles capacités de production électrique, symbolisées par le projet de construction de six réacteurs nucléaires de type EPR, évalué à près de 50 milliards d'euros.
Fin de l'électricité bon marché en France
Les données recueillies par le baromètre de Hello Watt, qui analyse les tarifs de l'électricité dans les principaux pays européens en tenant compte à la fois du coût du kWh et de l’abonnement, laissent entrevoir un changement de paradigme : la France semble sur le point de perdre sa position de leader en termes de prix de l'électricité, avec une moyenne de 29,8 euros par MWh. Les ménages italiens (28,3 euros) et surtout espagnols (17,4 euros) bénéficient sur ce plan désormais d'une meilleure situation. L'Espagne continue de bénéficier de ce qu'on appelle communément "l'exception ibérique", une mesure également en place au Portugal, où les prix du gaz sont plafonnés, réduisant ainsi l'impact sur la facture d'électricité.
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