Mise en service des premiers distributeurs de billets communs entre SG, BNP Paribas et Crédit Mutuel
Faire mieux avec moins : Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel Alliance fédérale (qui possède également le CIC) annoncent jeudi la mise en service des premiers distributeurs de billets communs avec à la clé une baisse des coûts et un nombre réduit d'automates.
"Cash Services, la nouvelle offre de services bancaires de proximité commune aux quatre enseignes bancaires BNP Paribas, Crédit Mutuel, CIC et SG, démarre le déploiement d'une soixantaine de sites à travers toute la France", annonce leur coentreprise 2SF dans un communiqué.
Le premier distributeur automatique de billets (DAB), habillé de noir et arborant le logo Cash Services, est en test depuis le 22 novembre dernier au parc des expositions à Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Il a depuis été rejoint par six autres sites, tous hors agences bancaires.
Les clients concernés sont ceux de BNP Paribas, de SG, fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord, des 14 caisses régionales (sur 18) du Crédit Mutuel Alliance fédérale ainsi que deux caisses indépendantes du groupe Crédit Mutuel, Crédit Mutuel Océan et Crédit Mutuel de Maine-Anjou et de Basse-Normandie.
Concrètement, un client Société Générale sera par exemple invité à retirer de l'argent dans un distributeur Cash Services attaché à une agence BNP Paribas, et vice-versa.
Après reconnaissance de la carte, chaque client de ces réseaux retrouvera l’interface propre de sa banque sur l'écran du DAB. Tout autre client, de Crédit Agricole par exemple, évoluera à travers une interface Cash Services.
Les automates seront en mesure de proposer un large panel de services, comme les dépôts de chèques ou de monnaie.
5.000 DAB en moins
"Les banques françaises évoluent pour répondre aux besoins de leurs clients. Aussi, si l’utilisation des espèces diminue, elles restent vigilantes à ce que tous les Français y aient accès sans difficulté", souligne la Fédération bancaire française (FBF).
Au terme du déploiement de ce projet de mutualisation, prévu pour 2026, le réseau Cash Services comptera 7.000 sites (5.000 agences et 2.000 hors agences), soit 30% de moins que le nombre de sites actuels, environ 10.000.
Le nombre d'automates (il peut y en avoir plusieurs par sites) sera lui autour des 10.000 à cette date, selon une source proche du projet, contre 15.000 actuellement sur l'ensemble des 4 réseaux.
Le nombre de DAB réduit à grande vitesse en France. Il a baissé de plus de 12% entre 2018 et 2022, pour tomber à 46.249 en fin d’année 2022, selon les chiffres de la Banque de France.
Retirer quelque 5.000 automates comme le veut ce projet représenterait une nouvelle baisse de 11% d'ici à 2026, sans compter les suppressions éventuelles de DAB dans les autres réseaux (Crédit Agricole, CCF...).
La mise en commun devrait limiter pour les clients les retraits dits "déplacés", ces retraits réalisés hors des distributeurs de sa propre banque, facturés au client selon l'offre à laquelle il a souscrit et à partir d'un certain nombre.
Elle vise surtout à réduire les coûts de fonctionnement pour les banques: moins de distributeurs signifie moins de frais d'approvisionnement, d'entretien, d'allées et venues des transporteurs de fonds...
"Saines économies"
Il était temps "d’engager de saines économies" sur ce service bancaire, estime auprès de l'AFP le président de 2SF Olivier Fournier, détaché d’Euro-information, qui gère les services informatiques du Crédit Mutuel Alliance fédérale.
"On est plutôt dans un accompagnement d'un mouvement au même titre que les cabines téléphoniques ont été progressivement réduites au fur et à mesure du déploiement des téléphones portables", illustre-t-il.
Si leur usage est en baisse, pièces et billets constituent toujours "le principal moyen de paiement dans la zone euro", selon la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE est l'un des meilleurs avocat du cash: il garantit, selon l’institution, le respect de la vie privée, assure l'inclusion sociale, aide à suivre les dépenses, constitue un moyen de paiement rapide et sûr...
Ce sont les zones urbaines où cohabitent les quatre enseignes qui sont les principales concernées par cette mutualisation.
À la demande des localités désertées par les agences bancaires, 2SF aura également vocation à répondre aux appels d'offre pour l’installation d'un DAB, comme aujourd'hui les américains Euronet et Brink's ou le suédois Loomis.
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