De la montée des eaux à l'affaissement des villes
Plusieurs métropoles du monde s'enfoncent à un rythme plus rapide que la montée des eaux. D'après une récente étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, au moins 33 villes côtières seraient en train de s'enfoncer de plus d'un centimètre par an. Certaines sont des capitales ou des villes emblématiques comme Istanbul (capitale de la Turquie avec une population de 15 millions d'habitants), Lagos (capitale du Nigéria), Taipei (capitale de Taïwan), Mumbai (deuxième ville la plus peuplée d'Inde), Auckland (plus grande ville de Nouvelle-Zélande), ou la région de Tampa Bay, sur la côte ouest de la Floride (États-Unis).
Le pompage des eaux souterraines est la principale cause de l'affaissement des villes
Selon l’étude, la terre se tasse et se compacte en fonction des changements apportés aux matériaux sous sa surface. Ce processus est appelé affaissement. Dans la grande majorité des villes qui s’enfoncent, l’affaissement est de plusieurs millimètres par an. Une grande partie est provoquée par l'activité humaine, telle que le pompage des eaux souterraines. Au fur et à mesure que l'eau s'écoule, la terre se compacte et les structures construites au-dessus se rapprochent du niveau de la mer.
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Les villes qui "coulent" le plus rapidement sont concentrées en Asie du Sud et du Sud-Est. Dans les villes asiatiques où l'affaissement est le plus rapide, les zones à forte concentration de bâtiments résidentiels ou d'activités industrielles ont tendance à s'enfoncer plus rapidement que la masse continentale environnante, indiquant une extraction "excessive" des eaux souterraines. Certaines capitales comme Jakarta sont obligées, à terme, de "déménager" à cause de cet affaissement, et ce malgré le durcissement de la réglementation du gouvernement indonésien sur l'extraction des eaux souterraines, qui a permis un ralentissement de l’affaissement.
Inclure les taux de chute dans les modèles d'urbanisation
Pour ne pas connaître le même sort que les villes qui ont été évacuées récemment à cause du risque d'érosion et d'inondations côtières, les villes doivent inclure les taux de chute dans leurs modèles d’urbanisation. Malheureusement, nombre des facteurs qui aggravent les inondations dans les villes sont irréversibles. Les autorités devront donc adapter la réglementation et parfois se limiter à reculer face à l’érosion.
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