Agression antisémite : Sarcelles, du "vivre-ensemble" à la "rupture"
L'enfant rentrait d'un cours de soutien scolaire, kippa sur la tête. Et ses agresseurs, âgés de 15 ans, l'ont frappé sans autre raison apparente qu'une motivation antisémite. Un fait divers qui a immédiatement provoqué des réactions outrées jusqu'à l'Elysée. Et qui a remis Sarcelles, 60.000 habitants, sur la carte des villes touchées avec régularité par des actes antisémites.
Contacté par France-Soir, Francis Kalifat le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) déplore une situation "à Sarcelles, comme dans certaines villes de la banlieue parisienne" où "des personnes expriment leur haine des Juifs". "Il y a une importante communauté juive à Sarcelles, mais également des communautés arabo-musulmanes et africaines et avant, tout se passait très bien. La ville était même un exemple du vivre-ensemble. Mais depuis quelques années, il y a une rupture".
La ville du Val-d'Oise a en effet défrayé à plusieurs reprises la chronique pour des actes à caractère antisémite. Une série d'agressions allant de jet de projectiles sur une synagogue à l'incendie d'une épicerie casher en 2014 avait notamment mis la ville et la situation communautaire sous la lumière des projecteurs. En mars 2016, un couple a également été agressé à la sortie d'une épicerie casher.
Voir aussi: Sarcelles: deux adolescents agressent violemment un enfant de 8 ans portant une kippa
Depuis, les lieux sensibles de la ville sont sous la surveillance du Service de protection de la communauté juive (SPCJ), un groupe qui rapporte notamment aux autorités les comportements suspects et qui travaille, selon le Crif, "en harmonie avec la police".
Face à ces faits divers réguliers, Francis Kalifat appelle maintenant à "l'action". "Les messages reçus depuis 24 heures nous montre que la compassion est bien là face à ces actes. Mais ça ne suffit plus. Il faut maintenant une réaction à ce cancer de l'antisémitisme qui gangrène notre société. Il faut l'application réelle de la tolérance zéro avec des sanctions suffisamment fortes".
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, le nombre d’actes antisémites commis en France a pourtant baissé de 7% au cours des onze premiers mois de 2017, après une très forte baisse en 2016.
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