Béziers : l'enquête sur le "fichage" des enfants musulmans classée sans suite
L'affaire avait fait grand bruit. L'enquête ouverte par la justice après que Robert Ménard, maire de Béziers étiqueté Rassemblement bleu Marine, ait laissé entendre qu'il disposait de fichiers illégaux recensant les élèves musulmans dans sa ville a été classé sans suite, a annoncé jeudi 2 le parquet de Béziers. "Il n'y a rien qui permette de prouver quoi que ce soit", a ainsi annoncé le procureur de Béziers Yvon Calvet.
"Dans ma ville, il y a 64,6% des enfants qui sont musulmans dans les écoles primaires et maternelles", avait déclaré lors d'une émission de France 2, début mai, Robert Ménard. Puis de préciser comment il pouvait avancer ce chiffre: "le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n'ai pas le droit de le faire. Mais pardon de vous dire que les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse c'est nier l'évidence".
Une affirmation lourde de conséquences pour une partie de la classe politique et de la société civile, qui s'étaient émues de ce "fichage" présumé, et parfaitement illégal (la loi du 6 janvier 1978 interdit les statistiques ethniques), des élèves de la ville en fonction de leur religion. Najat Vallaud Belkacem avait ainsi déploré un acte "illégal" et "antirépublicain", tandis que Bernard Cazeneuve y voyait un retour "aux heures les plus sombres de notre histoire". François Hollande lui-même avait pris la parole pour condamner un procédé "contraire à toutes les valeurs de la République".
De son côté, l'élu a toujours assuré qu'il n'y avait "pas de fichage des élèves à Béziers". Une affirmation que l'enquête, après perquisition de la mairie et audition de Robert Ménard, n'est pas venue contredire. Ou du moins n'en a pas apporté la preuve. Quoi qu'il en soit, il n'y aura pas de poursuites judiciaires.
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