La prison surpeuplée et vétuste de Fresnes va être rénovée
Plusieurs fois épinglée ces dernières années pour ses conditions d'incarcération "indignes", la prison francilienne de Fresnes va être rénovée, a-t-on appris après de la Chancellerie et du département du Val-de-Marne.
Après le colossal chantier de reconstruction de la maison d'arrêt parisienne de la Santé, qui devrait rouvrir fin 2018, ce sera au tour d'une des plus importantes prisons de France, bâtie à la fin du XIX: "La rénovation complète de Fresnes est estimée à environ 270 millions à ce stade", a-t-on indiqué à la Chancellerie, confirmant une information révélée par Le Parisien.
"Dans un premier temps, et en 2019 en tous cas, les dépenses seront très modérées car il s'agira simplement de conduire les études et de bâtir le programme fonctionnel", a précisé le porte-parole du ministère de la Justice, Youssef Badr.
"L'urgence tient à la rénovation des réseaux de fluides (eau notamment) très dégradés", a-t-il expliqué.
Joint par l'AFP, le conseil départemental du Val-de-Marne a confirmé avoir "été informé par la Chancellerie il y a une dizaine de jours, d'un projet de rénovation, à hauteur de 270 millions d'euros" qui pourrait débuter à "l'automne 2018".
Le département a précisé n'avoir encore reçu "aucun détail sur la nature du programme" ni ses modalités.
La réouverture de la prison de la Santé devrait permettre "de desserrer l'étau", relève le ministère. Le centre de détention flambant neuf de la Santé, d'une capacité d'accueil de plus de 800 personnes, accueillera une partie des détenus de Fresnes et d'autres établissements surpeuplés d'Ile-de-France, où le taux d'occupation tourne autour de 200%.
Fin 2016, la Contrôleure générale des prisons (CGLPL), Adeline Hazan, avait rendu un rapport accablant sur Fresnes, dénonçant des cours de promenade "exiguës", dotées d'un espace "structurellement insuffisant" et dont la rénovation constituait une "urgence".
Le rapport décrivait une prison régulièrement envahie par les rats où, "en l'absence de toilettes, les personnes détenues urinent dans des bouteilles qu'elles projettent ensuite par-dessus les murs" et où "il n'est pas rare que l'on voie plus de vingt-cinq personnes dans un espace d'environ 45 m2".
En novembre 2017, plusieurs avocats de personnes détenues à Fresnes avaient saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), en dénonçant des conditions d'incarcération "inhumaines et dégradantes".
En mars dernier, c'est cette prison que le président de la République Emmanuel Macron avait choisi de visiter, avec la garde des Sceaux Nicole Belloubet, avant d'annoncer une vaste réforme de la justice, contenant un important volet pénitentiaire.
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