Pour débloquer un portable, la police se sert du cadavre de son propriétaire
C'est le journal local le Tampa Bay Times qui dévoile l'information, à la fois sordide et qui pose une question d'éthique policière. Deux policiers locaux qui souhaitaient accéder au contenu du téléphone mobile d'un défunt ont utilisé une manière radicale. Ils se sont rendus à la morgue le 23 mars pour essayer d'utiliser le doigt du cadavre pour accéder à la reconnaissance digitale, sous les protestations des proches.
Les deux enquêteurs voulaient en effet pouvoir explorer le mobile d'un certain Linus Philip, âgé de 30 ans, et abattu de six balles par les forces de l'ordre après une tentative de fuite lors d'un contrôle à Largo en Floride.
Les deux agents ne sont pas parvenus à débloquer le téléphone. Ils ont agi en manipulant l'homme sous les yeux de sa fiancée qui a expliqué s'être sentie "humiliée et violée".
Les deux policiers ont estimé qu'ils n'avaient pas besoin d'un quelconque mandat pour venir à la morgue et essayer de manipuler la dépouille pour ouvrir le téléphone. Interrogé par le journal local, un juriste tend à donner raison à cette interprétation, certes brutale. Le quatrième amendement de la Constitution américaine prévoit en effet que "les perquisitions et les saisies non motivées" par un mandat ne sont pas valables. Mais une personne décédée n'est visiblement plus considérée comme pouvant posséder quoi que ce soit, et n'est donc plus protégée par cette disposition constitutionnelle.
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Mais au-delà des considérations juridiques, des voix se sont élevées pour critiquer ce manque d'humanité envers la famille du défunt. Une affaire qui rappelle aussi qu'une emprunte digitale, qui est une composante d'un individu, n'est pas légalement parlant la même chose qu'un mot de passe, qui est une information, quand il s'agit de protéger un appareil personnel.
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