"Un policier n'est pas un délinquant !" Des syndicats de policiers soutiennent leur collègue du Pont-Neuf
REPORTAGE — Hier à midi, un rassemblement réunissait place Saint-Michel, à Paris, plusieurs syndicats de police qui affichaient leur soutien à leur collègue mis en examen pour "homicide volontaire" après avoir tué deux hommes dimanche 24 avril, jour du second tour de l'élection présidentielle.
À l'appel d'Alliance s'étaient joints Synergie et l'Unsa policie, mais pas Unité SGP Police, qui ne souhaitait pas "prendre des positions pouvant porter préjudice" au mis en examen.
Non loin du lieu des faits, le Pont-Neuf, de l'ancien Palais de justice de Paris, et du 36, quai des Orfèvres, Yvan Assioma, le secrétaire régional Île-de-France d'Alliance Police nationale, explique que "c'est cette mise en examen, avec ces chefs-là, qui nous scandalise aujourd"hui". 'Quand on est policier, on n'est pas un meurtrier, pas un assassin, pas un criminel", affirme-t-il en notant qu'une telle procédure est inédite à sa connaissance. "On souhaiterait que soit instaurée une présomption de légitime défense" pour les policiers, poursuit le syndicaliste.
Dans une enquête de Laurence Beneux et Axel Messaire (voir le dossier : "Police nationale : à bout de souffle ?"), France Soir avait exploré le malaise persistant qui accompagne les policiers, contraints à des missions impossibles et inquiets du devenir de leur profession.
La révision de la légitime défense est un cheval de bataille pour ces syndicats. Au procès en irresponsabilité qu'on pourrait lui faire, l'orateur d'Alliance répliquait à la tribune : "Nous voulons, contrairement à ce qu'il se dit, une complémentarité police-justice, mais force est de constater qu'une certaine frange de celle-ci ne le souhaite pas, par idéologie et dogmatisme. Alors, pour cette frange-là, Alliance Police nationale persiste et signe : le problème de la police reste la justice !"
Voir aussi :
Légitime défense : un stage pour faire comprendre les difficultés de la police
"On demandait justice pacifiquement, ils nous ont gazés en retour": des Gilets jaunes témoignent
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