Cancer du sein : la campagne d'"Octobre rose" revient à partir de lundi
Ventes aux enchères, courses à pied, collecte de soutiens-gorge... Le mois d'octobre verra une nouvelle fois se multiplier les initiatives pour sensibiliser au cancer du sein, qui reste le plus fréquent et le plus mortel des cancers chez les femmes.
Baptisée "Octobre rose" en France, cette opération de communication mondiale créée au début des années 1990 rassemble associations, professionnels de santé et organismes sanitaires autour du symbole du ruban rose. En France, où près de 12.000 femmes décèdent d'un cancer du sein chaque année, l'accent est mis sur le dépistage, avec l'idée que plus un cancer est détecté tôt, mieux il guérit.
Dans le cadre du dépistage organisé, mis en place il y a douze ans, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser une mammographie tous les deux ans, et tous les ans pour celles qui présentent un risque élevé. Mais la participation à ce programme stagne depuis 2008.
Lancé dès lundi 3 octobre avec l'illumination en rose de la tour Eiffel, ce mois d'information et de levée de fonds se déclinera dans l'espace public avec un ruban rose géant sur la Tour Montparnasse, à Paris, et une campagne d'affichage autour du slogan "Ma vie en rose, il faut que ça continue", pour "dédramatiser le discours" autour du cancer du sein.
A l'origine de cette campagne, l'association "Le Cancer du sein, parlons-en!", fondée par la marque de cosmétiques Estée Lauder et le magazine Marie Claire, exposera aussi dans six villes de France les finalistes d'un concours photo sur la maladie.
A Londres, l'association Breast Cancer Care organisera un défilé de mode de personnes atteintes d'un cancer du sein.
Côté prévention, des dépliants seront distribués et plusieurs hôpitaux organiseront des ateliers sur la technique de l'autopalpation, tandis que la Mutualité française Ile-de-France déploiera ses "patrouilles" de parapluies roses pour sensibiliser les femmes et leur entourage au dépistage précoce.
Sur internet, l'institut de lutte contre le cancer Gustave Roussy participera à des "chats" thématiques organisés tous les mardis d'octobre par la mutuelle Adréa sur le dépistage, la nutrition, l'activité physique et le cancer au travail.
L'association Pink Bra Bazaar collecte elle tout au long du mois les soutiens-gorge non utilisés. Ces derniers seront ensuite personnalisés lors d'ateliers de couture, prétextes à parler de façon décontractée de la santé du sein, a expliqué à l'AFP sa fondatrice, Kathryn Kemp-Griffin.
Des structures de soins à Marseille, Levallois ou encore l'Institut Curie à Paris, mettent par ailleurs l'accent sur la qualité de vie pendant et après le cancer du sein (activité physique adaptée, prothèses capillaires, lingerie spécialisée, etc.).
Octobre Rose (ou "Breast Cancer Awareness Month" dans les pays anglophones) est aussi l'occasion de collecter des fonds pour la recherche. Le 6 octobre, des objets donnés par diverses personnalités dont le designer Philippe Starck et la styliste Inès de la Fressange, seront vendus aux enchères au profit des recherches en immunothérapie de l'Institut Curie.Et dans de nombreux pays, les particuliers sont invités à réaliser leur propre collecte ou à acheter un ruban rose pour financer les associations.
Le mois sera également ponctué de nombreuses courses et marches partout dans le monde. Des "Pink Ribbon Walk" sont ainsi organisées à Singapour samedi et près de Dublin dimanche. Le même jour, des "courses à la vie" auront lieu dans plusieurs villes du Canada, au profit de la Fondation canadienne du cancer du sein.
En France, Odyssea espère rassembler 50.000 coureurs ce week-end à l'Hippodrome de Vincennes, pour soutenir les programmes de recherche de l'Institut Gustave Roussy. Les Demoiselles de Bugatti au Mans (2 octobre) et La Strasbourgeoise (9 octobre) reverseront également une partie des inscriptions à des organismes de recherche.
Parfois critiqué pour ses dérives marketing voire sexistes, le message d'Octobre rose est aussi remis en cause ceux qui jugent, comme le collectif Cancer Rose, que la campagne officielle n'informe pas suffisamment des risques liés au dépistage systématique.
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