Grippe aviaire : des virus mutants sous haute surveillance
La situation n'est pas alarmante, mais les experts se tiennent sur leurs gardes. La famille des virus de grippe aviaire H5, celle du funeste H5N1, s'agrandit et deux nouvelles souches mutantes ont été identifiées et inquiètent les spécialistes.
De leurs petits noms H5N8 et H5N2, ces virus mutants semblent très virulents. Le premier "jusque-là limité à l'Asie, et particulièrement la Corée du Sud, s'est récemment disséminé en Europe", relève Thierry Pineau, chef du département santé animale de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), pour Le Figaro Santé. Avec déjà 50.000 volailles abattues au Pays-Bas il y a deux semaines et près de 150.000 dans l'ouest du Canada depuis le week-end dernier, sans compter des dizaines d'exploitations mises en quarantaine, cette souche fait des ravages.
Fort heureusement, ces deux nouveaux virus ne sont pas transmissibles à l'homme et se cantonnent pour l'heure aux volatiles. Pour l'heure? Oui, car les spécialistes craignent qu'ils ne mutent à nouveau et finissent par pouvoir infecter les êtres humains.
"Il y a dans chaque virus 8 segments génomiques. Le risque est que ces segments s'associent quand deux virus affectent une même cellule", explique Thierry Pineau. Ainsi, si une des deux nouvelles souches venait à se "mélanger" avec un virus de type H5N1, elle pourrait très bien devenir dangereuse pour l'homme.
Toutefois, les scientifiques restent prudents et tiennent à ne pas alarmer les populations. "Pour l'instant ce virus n'est pas adapté pour se multiplier chez l'homme, il est beaucoup moins performant que le H5N1", assure Thierry Pineau. Mais le danger potentiel justifie toutefois que les spécialistes gardent un œil sur ces petits nouveaux de la famille H5.
Le premier cas de contamination chez l'homme par le H5N1 a été relevé en 1997, à Hong Kong. En 2003 une épizootie (pandémie mondiale animale) de cette souche a entraîné la mort de millions de volatiles. Se transmettant difficilement aux êtres humains, le H5N1 est néanmoins responsable de plusieurs centaines de décès à travers le monde du fait d'un taux de mortalité d'environ 60%. Les autorités sanitaires le surveillent donc étroitement car il pourrait provoquer une pandémie meurtrière s'il mutait pour être plus facilement transmissible.
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