La e-cigarette plus dangereuse que la vraie ? La polémique relancée
L'e-cigarette est encore une fois pointée du doigt. Dans une étude américaine, publiée jeudi 22, dans The New England Journal of Medicine, des chercheurs de l'Université de Portland (Oregon, nord-est des Etats-Unis), mettent en garde contre les méfaits de la cigarette électronique. Selon leurs travaux, la vapeur inhalée d'une cigarette électronique serait 5 à 15 fois plus cancérigène que la fumée d'une cigarette classique. Chauffée à haute température, la e-cigarette formerait de la vapeur contenant du formaldéhyde, une substance hautement cancérigène.
Classée depuis 2004 comme "une substance cancérogène avérée pour l'homme" par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), cette vapeur ne se formerait que dans certains cas. Selon l'étude, ce poison ne se crée pas si la cigarette est utilisée à puissance modérée (3,3 volts). Mais à partir d'une puissance de cinq volts, la combustion du liquide formerait des taux de formaldéhyde largement supérieurs à ceux retrouvés dans les cigarettes classiques. Ainsi, inhaler trois millilitres d'e-liquide par jour reviendrait à absorber 14 milligrammes de formaldéhyde, soit l'équivalent de cinq paquets de cigarettes, selon la nouvelle étude.
De son côté, l'industrie de l'e-cigarette a contesté les résultats de l'étude, dénonçant une étude basée sur une utilisation "irréaliste" de la e-cigarette. Même constat pour Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la Faculté de médecine et dentisterie de Londres. Pour lui, comme pour d'autres experts, la cigarette électronique reste bien moins nocive que la vraie. Très controversée, cette nouvelle étude de l'Université de Portland laisse toutefois planer le doute sur sa réelle indépendance --certains soupçonneraient même le lobby du tabac d'être derrière tout cela.
En novembre dernier, une étude japonaise avait déjà alerté l'opinion publique sur les méfaits de la cigarette électronique. Parmi les substances incriminées: l'acroléine, le glyoxal (ou éthanedial), le méthylglyoxal, l'acétaldéhyde (ou éthanal) et le formol (une substance favorisant les cancers). Les chercheurs japonais avaient également trouvé un niveau de formaldéhyde (formol) atteignant jusqu'à plus de 10 fois celui contenu dans une cigarette traditionnelle.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a quant à elle recommandé, en août dernier, d'interdire la vente des cigarettes électroniques aux mineurs et leur usage dans les lieux publics fermés, estimant que celles-ci présentaient un "grave danger" pour l'adolescent et le fœtus. Au total, plus de 1,5 million de vapoteurs sont recensés en France, selon une récente étude Ipsos.
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