Pharmacie en ligne : le développement d'un secteur proche des nouvelles habitudes de consommation
Après plusieurs années d'atermoiements et de blocages législatifs, le marché de la pharmacie en ligne se développe et se prépare un avenir radieux proche des nouvelles habitudes de consommation. A condition d'être capable d'effectuer une phase de concentration de ses acteurs. Alors que sur le continent américain, la pharmacie en ligne connaît une envolée structurée, c'est un véritable maquis d'entreprises et de règlementations hétérogènes qui a cours en Europe. Pas moins de 7.000 sites de ventes en ligne, pour la plupart des indépendants, essaient de batailler sur le marché. Et seuls quelques rares poids lourds venus d'Europe du Nord, comme le néerlandais Shop-Apotheke et sa déclinaison française shop-pharmacie.fr dépasse les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Ces acteurs peuvent en effet offrir au consommateur, outre leur expertise logistique pour la livraison rapide d'un produit qui souvent "n'attend pas" pour les acheteurs, une vaste gamme de produits allant largement au-delà des médicaments courants. A la carte: des médicaments certes, mais aussi des produits cosmétiques ou des compléments alimentaires avec une gamme de référence sur laquelle aucun site français, souvent affiliés à une officine "physique" ne peut s'aligner.
Le domaine de la pharmacie en ligne voit se dérouler un double tapis rouge pour s'imposer en France: primo, les entreprises du secteur peuvent afficher des prix moindres dans un contexte de hausse des prix. En 2017, le tarif moyen des produits pharmaceutiques s'est envolé de 4,3% en France, un chiffre quatre fois supérieur à l'inflation hexagonale.
Autre atout pour ces officines en ligne, la garantie pour le consommateur, notamment chez les plus gros acteurs, d'être approvisionné avec certitude plutôt que de risquer un déplacement hasardeux dans une pharmacie "physique" en rupture de stocks. Pour rappel, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié en février un chiffre inquiétant: pas moins de 530 produits étaient en rupture de stock en 2017, signifiant qu'une pharmacie était incapable de fournir un malade dans les 72 heures suivant sa demande (il s'agissait de médicaments sur prescription, interdits à la vente en ligne en France).
Lire aussi - Médicaments vitaux: hausse inquiétante des pénuries en France
Et le marché pourrait attiser la convoitise de géants du e-commerce qui pourraient voir dans la pharmacie en ligne de nouveaux débouchés pour leur expertise. Amazon, qui vend déjà des médicaments sans ordonnance, essaie ainsi de se positionner sur ce marché aux perspectives alléchantes. Ces nouveaux acteurs possibles devront alors faire face à ceux déjà en place et qui sont aujourd'hui les mieux placés pour répondre aux attentes des consommateurs français.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.