Une pétition du Collectif "Médecins pour demain" pour "sauver notre santé"
REPORTAGE - L’évènement était historique. En blouse blanche, stéthoscope autour du cou et pancarte à l’épaule, près de 4 000 médecins libéraux ont défilé début janvier dans les rues de Paris à l’initiative du collectif “Médecins pour demain” "… tous unis pour sauver notre santé en péril". La santé va mal, les campagnes se vident, et les médecins de famille pourraient bien disparaître…
La plupart des syndicats professionnels étaient représentés, à l’exception notoire de MG France, ballons et banderoles unitaires flottant au-dessus du cortège parti du Panthéon : « Aux grands hommes, la nation reconnaissante », rappelle un généraliste de la Creuse qui évoque la devise au fronton du célèbre monument du 5e arrondissement de Paris, non loin de la faculté de médecine. « Mais pas aux médecins, cherchez l’erreur ! »
Dans les rangs, des mots d’ordre simples et sans nuances : « Médecins, pas larbins », « 1ère 2e, 3e génération, nous sommes tous les médecins pour demain », « Macron, descends de ton balcon, écoute, on a des solutions ! », « Médecins maltraités, soins délégués, patients en danger »…
Vent debout contre la mise à mort annoncée de la médecine de ville, ces praticiens en colère venus des Pyrénées, de Tourcoing ou d’Alsace n’ont pas hésité à se mettre en grève pour grossir le cortège parisien dans une marche funèbre, ponctuée par la mélopée d’un jazz band qu’on devine plus à son affaire dans des fiestas de carabins.
Direction le quartier des ministères, pour un sit in très pacifique sous les fenêtres de leur ministère, une première pour la plupart d’entre eux, afin d’alerter l’opinion publique sur l’urgence d’un Grenelle de la Santé.
La colère risque encore de monter d’un cran à l’échéance des négociations conventionnelles quinquennales, dont la signature est attendue fin février. D’ici là, le collectif « Médecins pour demain » a lancé une pétition en ligne en direction des millions de patients, qu’on sait très proches de leur médecin de famille, les appelant à soutenir et à rejoindre le mouvement des médecins libéraux.
Si le gouvernement continue d’ignorer les 100 000 médecins libéraux de France, cette vague de protestation pourrait rapidement gagner les hospitaliers et les personnels soignants, dont on connait la situation désastreuse aux urgences, avec notamment le manque de lits et de personnels formés.
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