"Adieu les cons" : la "tragédie burlesque" d'Albert Dupontel (vidéo)
SORTIE CINÉ – Adieu les cons: ce n'est pas un message personnel, c'est le cri du cœur que pousse Albert Dupontel dans son nouveau film, qu'il qualifie lui-même de "tragédie burlesque" et qui sort ce mercredi 21 octobre sur les écrans.
Comme dans ses films précédents, il y interprète l'un des personnages principaux, aux côtés de Virginie Efira. Celle-ci incarne Suze Trappet, une coiffeuse de 43 ans à qui son médecin annonce qu'elle est atteinte d'une maladie incurable due aux sprays de laque qu'elle utilise depuis des années.
Au bout du rouleau
Fragile et sensible, Suze se fixe alors un dernier objectif: retrouver l'enfant qu'elle avait eu à 15 ans et qu'elle a été forcée d'abandonner. Elle se rend aux Affaires familiales pour remonter la trace de cet enfant et c'est là que, dans un bureau à côté, un fonctionnaire quinquagénaire, JB (Albert Dupontel), au bout du rouleau après une nouvelle humiliation professionnelle, décide de se suicider avec un fusil, après avoir déclaré: "Excusez ma grossièreté, mais adieu les cons!"
Archiviste aveugle
Il se rate et le coup de fusil ne fait qu'un gros trou dans le mur. Suze et JB s'enfuient avant l'arrivée de la police et vont se lancer dans une course folle pour retrouver cet enfant abandonné. Sur leur route ils vont recevoir l'aide de M. Blin (Nicolas Marié), un archiviste devenu aveugle après une bavure policière, plein d'enthousiasme et qui va les accompagner…
Réalisateur et acteur, Albert Dupontel a également écrit le scénario de cette histoire débridée, guidé par une envie: "L’envie d’une tragédie burlesque, tout en commentant, à ma façon comme toujours, le monde qui m’environne. Pour cette histoire, je suis parti de l’idée d’opposer deux «combles», quelqu’un qui veut vivre mais qui ne peut pas, à quelqu’un qui pourrait vivre mais qui ne veut pas".
C'est son 7e film comme réalisateur (et acteur à chaque fois), depuis Bernie en 1996 jusqu'au récent Au revoir là-haut, récompensé en 2018 de cinq César (dont celui de meilleur réalisateur).
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Comme dans ses films précédents, il a voulu, pour raconter ces parcours d'accidentés de la vie broyés par un monde déshumanisé, marier l'absurde et l'émotion, l'humour et le tragique. "L’idée du mélange des genres était en effet mon ambition intellectuelle de départ", explique-t-il. "Les films qui m’ont marqué véhiculent beaucoup ces deux sentiments. De Chaplin à Terry Gilliam, en passant par Ken Loach. J’essaie de m’en faire l’écho. Mais quel que soit mon «sérieux», j’essaie surtout d’être distrayant. Le propos est grave mais l’ambition est que le spectateur voyage".
Seconds rôle savoureux
Aux côtés de Nicolas Marié et de seconds rôles savoureux interprétés notamment par Jackie Berroyer, Bouli Lanners, Michel Vuillermoz ou Laurent Stocker, Albert Dupontel forme un duo inédit avec Virginie Efira, qui ajoute un nouveau rôle fort à sa carrière, après notamment ses apparitions récentes dans Un amour impossible ou Police.
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L'actrice ne tarit pas d'éloges sur son partenaire et réalisateur: "Il a une connexion avec le monde, une compréhension de la société actuelle, de la vie des gens, c’est un élan qu’il capte parce qu’il les ressent, avec un désir ardent de justice".
Dans ce film, ajoute-t-elle, Albert Dupontel "réussit tout de même à aborder en une heure trente, sur un rythme intense, la violence du monde du travail, l’accouchement sous X, la maladie d’Alzheimer, le handicap, le suicide, les imbroglios administratifs, l’aseptisation des villes nouvelles, l’addiction au portable et à l’informatique qui régit la vie de tous dans un monde connecté complètement déconnecté de sentiments purs! Et cela passe par un aveugle qui voit l’amour naître sous ses yeux".
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