Festival de Cannes : une cérémonie d'ouverture la tête haute, sous le signe des femmes, de la danse ...et du cinéma
C'est parti pour 12 jours de cinéma! Le 68e Festival de Cannes a débuté mercredi soir, avec une cérémonie d'ouverture marquée par la danse et par une longue déclaration d'amour du maître de cérémonie, Lambert Wilson, aux femmes en général et aux actrices en particulier.
Sur la scène du grand auditorium Louis-Lumière du Palais des festivals, c'est l'actrice américaine Julianne Moore, venue recevoir des mains de Lambert Wilson son Prix d'interprétation féminine qu'elle n'avait pu venir chercher l'an dernier (pour Maps to the Stars, de David Cronenberg), qui a officiellement "déclaré ouvert le 68e Festival de Cannes".
Puis les invités à la soirée ont visionné le film d'ouverture, hors-compétition, La tête haute, de la réalisatrice française Emmanuelle Bercot, un film sur un sujet social interprété notamment par Catherine Deneuve, que Lambert Wilson a longuement fait applaudir.
Auparavant, le maître de cérémonie, qui officiait pour la seconde année consécutive, avait ironiquement rassuré l'assistance: "Détentez-vous, je ne vais pas danser cette année", allusion aux quelques tours de valse qu'il avait effectués l'an dernier avec Nicole Kidman lors de cette même soirée d'ouverture.
Très inspiré et parfaitement à l'aise, Lambert Wilson a ensuite rendu un long et vibrant hommage aux femmes, plus nombreuses que d'habitude cette année à Cannes, comme actrices mais surtout comme réalisatrices. "Cannes est une femme", a-t-il dit, "la femme, l'actrice, est le symbole de l'amour sur lequel tout entier repose le cinéma".
Alors que défilaient derrière lui des photos géantes d'Ingrid Bergman, qui orne l'affiche du Festival cette année, il a rendu hommage à la femme dans le monde entier, dénonçant "certains qui voudraient la cacher, la bâillonner, la tenir dans l'ombre, la rendre captive, la violer, la mutiler, la vendre comme on vend une marchandise". Face à "la monstrueuse barbarie de la réalité", les actrices sont "le contrepoids salutaire de la liberté et du désir", a-t-il dit, ajoutant, allusion au titre du film d'ouverture: "Mesdames, maintenant, il n'y a plus à baisser la tête".
"Lorsque la liberté aura déserté le monde -et malheureusement, l'actualité ne perd aucune occasion de nous convaincre que cela a déjà commencé-, il restera toujours un ou une cinéaste pour en rêver", a conclu Lambert Wilson, avant de laisser la place à une quinzaine de danseurs sur la scène.
Pour célébrer les 120 ans du cinéma, Benjamin Millepied, directeur de la danse à l'Opéra de Paris (et présent dans la salle à côté de sa femme, l'actrice américaine Natalie Portman, venue à Cannes présenter son premier film hors-compétition), avait imaginé une chorégraphie autour de la scène d'amour de Sueurs froides (Vertigo), le film d'Alfred Hitchcock de 1958 avec Kim Novak et James Stewart, dont les images défilaient sur grand écran en fond de scène derrière les danseurs.
Lambert Wilson a ensuite fait entrer sur scène les membres du jury de ce 68e Festival: le réalisateur mexicain Guillermo del Toro, l'actrice espagnole Rossy de Palma, l'actrice anglaise Sienna Miller, l'acteur américain Jake Gyllenhaal, la chanteuse malienne Rokia Traoré, le réalisateur québécois Xavier Dolan (très applaudi), l'actrice française Sophie Marceau, et le duo des présidents, les frères américains Ethan et Joel Coen -l'un avec un noeud papillon noir, l'autre avec une cravate noire.
Des extraits des films des deux réalisateurs -dont Barton Fink, Palme d'or en 1991- ont ensuite été diffusés sur le grand écran, avant d'autres extraits, ceux des films de la sélection officielle (les 19 en compétition pour la Palme d'or et les films hors-compétition). Puis la cérémonie s'est achevée par la venue sur scène de Julianne Moore, avant la projection du film d'ouverture La tête haute.
Ce jeudi 14, les choses sérieuses commencent, avec le début de la compétition pour la Palme d'or. Les deux premiers films présentés, parmi les 19 postulants, seront Le conte des contes, de l'Italien Matteo Garrone (avec Vincent Cassel, Salma Hayek et John C. Reilly), et Notre Petite Sœur, du Japonais Hirokazu Kore-Eda, présentés respectivement à 16h et 22h30.
Mais l'événement sera, à 19h30, la montée des marches de l'équipe de Mad Max: Fury Road, les acteurs Tom Hardy et Charlize Theron en tête, aux côtés de l'Australien George Miller, réalisateur des trois premiers épisodes de la saga en 1979, 1981 et 1985. Ce quatrième volet, déjà encensé par la critique, est présenté hors-compétition et sortira le même jour dans les salles françaises.
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