Wonder Woman : la super-héroïne choisie par l'Onu pour défendre l'émancipation des femmes
Pour promouvoir l'émancipation des femmes, les Nations unies ont choisi une ambassadrice des plus inattendues... Wonder Woman. Lynda Carter, la comédienne qui a incarné l'héroïne fictive à la télévision de 1975 à 1979, a révélé l'information qui devait rester secrète lors d'une interview au magazine Closer fin septembre. La nomination officielle de Wonder Woman comme ambassadrice de l'Onu aura lieu vendredi 21 au siège de l'organisation à New York, en présence de Ban Ki-moon et de la présidente de DC Entertainment, Diane Nelson.
Si le choix d'un personnage de bande-dessinée pour incarner "l'égalité des sexes et l'émancipation de toutes les filles" a de quoi surprendre, il n'est pas illogique. En créant Wonder Woman en décembre 1941 (l'héroïne s'apprête à fêter ses 75 ans et s'apprête à faire son apparition au cinéma), l'auteur William Moulton Marston, lassé de ne voir que des super-héros masculins dans les comics a voulu donner du pouvoir aux femmes. "Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. (...) Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle", avait-il expliqué en 1943. Et, en effet, avec ses bracelets stop balles et son lasso magique, la princesse amazone dont la mission est d'apporter l'harmonie et la paix sur Terre, n'a rien d'une potiche. Si elle est évidemment très sexy (rappelez-vous de son mini-short moulant, de son bustier et de ses bottes rouges), elle est aussi forte et intelligente.
Malgré tout, ce choix a déclenché des polémiques. Ainsi, pour Claire Serre-Combe, la porte-parole d'Osez le féminisme, si l'Onu a raison de vouloir promouvoir le combat des femmes, Wonder Woman "reste une héroïne fictive avec des pouvoirs magiques alors qu'il y a des femmes qui agissent au quotidien avec le peu de moyens dont elles disposent". "Ça aurait été intéressant de mettre l'une d'elles en valeur", a-t-elle regretté à l'antenne d'Europe 1. "Nous devons nous montrer créatifs et mettre en place des partenariats créatifs pour toucher les jeunes générations, pour atteindre un public en dehors de ce bâtiment", a alors défendu l'Onu qui avait déjà beaucoup choqué dans le passé en choisissant un personnage du jeu vidéo Angry Bird pour promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique. "Oui c'est de la science-fiction (...) mais Star Trek véhicule aussi beaucoup de bons messages, de messages positifs, j'adore Star Trek", a également fait valoir le porte-parole de l'organisation Stéphane Dujarric.
Autre critique envers l'Onu: les Nations unies n'appliquent pas la parité dans leur propre organisation. Elles ont récemment choisi Antonio Guterres comme secrétaire général, alors que sept candidatures de femmes à ce postes ont été rejetées. "Les Nations unies sont douloureusement en retard dans leur promesse d’assurer la parité dans les nominations de hauts responsables. Une enquête a conclu que neuf des dix nominations à des postes haut placés l’année dernière ont été pour des hommes", conclut le New York Times.
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