Haine sur internet : "beaucoup de progrès" mais "encore beaucoup à faire"
Face au déferlement de propos haineux sur internet, dénoncé une nouvelle fois dimanche par des associations, "on a fait beaucoup de progrès mais il y a encore beaucoup à faire", a déclaré lundi le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
"Ça fait plusieurs années que l'on sait, que l'on voit la progression de la haine sur internet et les réseaux sociaux, sous toutes ses formes", a dit Gilles Clavreul, interrogé lundi midi sur Europe-1. Concernant l'apologie du terrorisme, "un travail très important a été engagé", "avec déjà plus de 1.500 sites" internet bloqués, a-t-il souligné.
Mais au-delà de l'incitation au terrorisme, "c'est aussi cette haine au quotidien qu'on voit se déverser sur les réseaux sociaux. Et par rapport à ça, on a fait beaucoup de progrès mais on sait très bien qu'il y a encore beaucoup à faire".
Dimanche, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme ont annoncé qu'ils allaient assigner en référé Twitter, YouTube et Facebook pour non-respect de leurs obligations de modération légales qui imposent aux hébergeurs de supprimer dans un délai raisonnable les contenus manifestement illicites.
Cette action en justice a été décidée après que ces associations ont signalé des contenus haineux à ces trois acteurs du web et observé leurs réactions. Le résultat est marquant: sur 586 contenus signalés, seuls 4% ont été supprimés sur Twitter, 7% sur YouTube et 34% sur Facebook (étude menée du 22 mars au 10 mai).
Twitter, Facebook et YouTube suppriment "inégalement" ces contenus racistes, antisémites ou xénophobes et "dans certains cas ils ne le font pas assez", a déclaré Gilles Clavreul. Il a dit les inciter à développer une politique de modération des contenus mais "ça coûte cher, c'est compliqué".
"Mon rôle c'est que chacun fasse le maximum pour qu'on régule davantage internet", a poursuivi le délégué interministériel, précisant que lui même avait saisi "à 40 reprises les procureurs de la république pour obtenir des condamnations".
"En 2014, il y a eu 13.000 signalements à la plateforme Pharos du ministère de l'Intérieur, l'année dernière 26.000", a-t-il ajouté, estimant qu'il avait "deux fois plus de prise de conscience" des internautes.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.