Quatrième semaine de grève à i>Télé, la direction facilite les départs

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 novembre 2016 - 21:03
Image
Le logo de i télé.
Crédits
©Kenzo Tribouillard/AFP
Vivendi, a proposé de meilleures conditions de départ aux salariés souhaitant quitter la chaîne.
©Kenzo Tribouillard/AFP
Des syndicats de la rédaction d'i>Télé, qui entame sa quatrième semaine de grève, ont pour la première fois été reçus ce lundi par un membre du gouvernement, tandis le groupe propriétaire, Vivendi, a proposé de meilleures conditions de départ aux salariés souhaitant quitter la chaîne.

La ministre du Travail Myriam El Khomri a reçu ce lundi 7 dans l'après-midi des syndicats d' i>Télé. Elle n'a pas souhaité faire de commentaire après cette rencontre avec trois syndicats du groupe Canal+: +Libres, la CGT et la CFDT.

Juste avant ce rendez-vous, une source proche de la direction de Vivendi a annoncé à l'AFP que le groupe propriétaire de Canal+ et i>Télé proposait aux salariés souhaitant partir un "déplafonnement" des indemnité de départ. Tout en assurant qu'il n'y avait "quasiment plus de points de blocage" dans les discussions.

Les salariés, de leur côté, ont reconduit leur grève jusqu'à mardi midi pour un 22e jour d'affilée d'arrêt de travail, à 82% des voix (76 favorables, 8 contre, 9 abstentions). Pour la première fois, ils ont tenu leur assemblée générale quotidienne dans le hall de la chaîne puis dans la rue afin de faire voter les pigistes, dont l'accès au bâtiment est limité depuis quelques jours par la direction de Canal+, la maison-mère d' i>Télé.

"On attend toujours des propositions écrites de la direction, qui ne manifeste pas d'empressement à sortir du conflit", a regretté Guillaume Auda, un porte-parole des grévistes, en marge de l'assemblée générale. "Ils veulent nous broyer", a dénoncé une autre journaliste de la chaîne d'info en continu, alors que de nombreux grévistes se préparent à vivre un premier mois sans salaire.

Les grévistes réclament la mise à l'écart de l'animateur controversé Jean-Marc Morandini, la signature d'une charte éthique, la nomination d'un directeur de la rédaction distinct du directeur général, et plus largement la définition d'un projet stratégique et éditorial "clair et précis".

La direction a répondu pour sa part sur le terrain des conditions de départ: le groupe propose un "déplafonnement", pour les salariés ayant plus de 12 ans d'ancienneté, des indemnités de départ, qui étaient jusqu'ici limitées à 24 mois au maximum. Jusqu'à douze ans d'ancienneté, les indemnités sont de "deux mois par année d'ancienneté", selon la même source.

Plusieurs salariés ont déjà annoncé leur départ de la chaîne ces dernières semaines: les journalistes Amandine Bégot et Julien Arnaud, le rédacteur en chef Alexandre Ifi et le chef du service reportage Emmanuel Goubert.

Les grévistes ont reçu lundi le soutien des sociétés de journalistes (SDJ) d'une quinzaine de médias, qui regrettent dans un texte "la manière dont les responsables de Canal+ jouent la montre, en espérant faire céder la rédaction d’ i>Télé sans jamais avoir tenté de créer les conditions d’un dialogue sur le projet éditorial contesté par les grévistes".

Il s'agit d'un "conflit inédit car il ne porte pas seulement sur des questions économiques et sociales, mais sur ce qui fonde la crédibilité du travail des journalistes : leur indépendance", argumentent ces SDJ.

Ces soutiens s'ajoutent aux nombreux messages reçus sur les réseaux sociaux à travers le mot-clé #jesoutiensiTELE et une pétition lancée par l'association Reporters sans frontières.

Pour rassembler ces soutiens, les grévistes organisent une soirée mercredi dans la salle parisienne du Bus Palladium, et comptent sur la visite de trois ministres et de plusieurs élus. Après Nathalie Kosciusko-Morizet, Benoît Hamon ou Jean-Christophe Cambadélis, un des chefs de file des "frondeurs" du PS, Christian Paul, a également apporté son soutien aux grévistes lundi, déclarant dans un tweet qu'ils se battaient pour "l'honneur d'un beau métier".

Au ministère du Travail, les syndicats ont demandé la mise en place d'une "médiation sociale permettant de sortir de ce conflit dans le respect du droit et des personnes", a expliqué dimanche dans un communiqué +Libres, syndicat autonome et majoritaire du groupe. Pour le syndicat, "ce conflit est révélateur du malaise et du climat délétère qui s'est installé au sein du groupe tout au long de l’année écoulée".

 

À LIRE AUSSI

Image
Le logo de i télé.
Grève à i>Télé : les journalistes votent pour un 22e jour d'affilée d'arrêt de travail
Quelques heures avant une rencontre avec la ministre du Travail Myriam El Khomri, les salariés d'i>Télé ont voté ce lundi pour reconduire leur grève pour un 22e jou...
07 novembre 2016 - 15:39
Culture
Image
Le logo de i télé.
Grève à i>Télé : reprise du dialogue entre la direction et les représentants du personnel
Pour tenter de sortir de trois semaines d'impasse, une nouvelle rencontre entre grévistes et dirigeants d'i>Télé devait avoir lieu ce vendredi. Les syndicats et les...
04 novembre 2016 - 18:46
Culture
Image
Les 7 candidats pour la primaire de la droite et du centre sur le plateau de TF1
Primaire de la droite : 2,9 millions de téléspectateurs ont regardé le débat sur BFMTV et i>Télé
Au total, plus de 2,9 millions de téléspectateurs ont regardé le deuxième débat de la primaire de la droite sur BFMTV et i>Télé jeudi soir, soit moitié moins que lo...
04 novembre 2016 - 18:30
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.