Le foot-volley donne des airs de samba à Ajaccio

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Par Maureen COFFLARD - Ajaccio (AFP)
Publié le 08 août 2018 - 12:28
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Les Portugais Pinhero et Pereira (g) face aux Corses Susini et Plasenzotti lors de la Coupe du monde de foot-volley, le 3 août 2018 à Ajaccio
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© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP/Archives
Les Portugais Pinhero et Pereira (g) face aux Corses Susini et Plasenzotti lors de la Coupe du monde de foot-volley, le 3 août 2018 à Ajaccio
© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP/Archives

La place principale d'Ajaccio, recouverte de sable, résonne d'airs de samba. La Coupe du monde de football terminée, c'est celle de foot-volley qui s'est déroulée cet été en Corse où ce sport, né au Brésil, est apparu dans les années 90.

Pieds nus, les joueurs, en short et débardeur, s'affrontent en duo sur un terrain de sable de 18 mètres sur 9 avec un filet à 2m10 de haut. Les règles sont simples: chaque duo a droit à trois touches maximum, ils peuvent utiliser tout leur corps sauf les mains. Tous les points comptent et les rencontres se jouent en deux sets de 18 points avec un troisième en 15 points en cas d'égalité, précise à l'AFP Lucien Alessandri, champion d'Europe 2018.

Pour ce jeune pompier corse de 20 ans, qui rêve d'une carrière de footballeur professionnel, foot et foot-volley ne demandent pas les mêmes qualités: "Ce ne sont pas les mêmes gestes, le footballeur a l’habitude de courir, courir, courir, au footy, ce sont des déplacements sur 2-3 mètres, c’est beaucoup de technique et de calme".

"C'est mieux que le foot qu'on voit un peu tout le temps alors que ça...j'en ai vu qu'à Ajaccio", confie à l'AFP, Juliette Falla, 8 ans, qui habite les Antilles mais passe ses vacances en Corse chez sa grand-mère.

Au côté de son père, la fillette observe avec délice les gestes spectaculaires, notamment le "shark", la figure reine, un smash du pied, la tête en bas.

Le jeu autorise la finesse. Feintes et têtes puissantes succèdent aux amorties, contrôles du buste et autres talonnades. Entre chaque set, des danseuses viennent divertir le public.

Les corps sont bronzés, le plus souvent tatoués et sculptés à l'exception des Paraguayens, aux courbes plus rebondies mais dotés d'un sens du jeu implacable.

Quinze nations (Paraguay, Brésil, Israël, Russie, Ukraine, Espagne, Italie, Portugal, Allemagne, Norvège, Autriche, France, Angleterre, Iran et ...Corse) se sont affrontées les 28 et 29 juillet à Piana (Corse-du-Sud) puis les 1-2-3 août à Ajaccio lors de la Qwant Footvolley World Cup pour être champions du monde.

- Domination brésilienne -

Un titre, détenu par les Brésiliens Lalazinho-Luciano, que le duo a conservé à l'issue d'une finale spectaculaire face aux coriaces Paraguayens.

Au-delà des trophées, c'est toute une culture, venue du Brésil, qui s'est affichée en Corse, mêlant le goût de la fête à la performance sportive, les rythmes latinos aux chants insulaires, pour le plaisir de centaines de spectateurs, malgré la chaleur caniculaire.

C'est un joueur de football brésilien, Fabio Barros, qui évoluait au Gazelec d'Ajaccio entre 1986 et 1990 qui, le premier, a initié la jeunesse locale à cette discipline, en jouant sur une plage de la route des Sanguinaires à Ajaccio, expliquent à l'AFP Alexandre Farina et Jean-Christophe Gruet-Masson, deux des organisateurs de ce mondial.

"Enfant, je voyais des plus grands que moi s'adonner à ce sport-là qui était très ludique", se souvient Jean-Christophe. "Et aujourd'hui on reçoit les meilleurs joueurs du monde", glisse, heureux, Alexandre Farina.

A la fin des années 90, le foot-volley s'organise dans l'île grâce à une poignée de Corses revenus de vacances au Brésil dont Anthony Alessandri, aujourd'hui commentateur pour le moteur de recherches Qwant, qui a diffusé en direct les matchs sur internet.

"Au Brésil c'est plus qu'une institution, il y a un tour professionnel et plus d'un million de pratiquants recensés ", souligne cet ex-champion d'Europe 2005. "La plage, la mer, on a tout ça chez nous, on s'est dit pourquoi pas importer sur la côte ouest de la Corse ce sport magnifique".

Signe du succès, sept équipes insulaires dont les champions d'Europe 2018 et les champions de France 2018, participaient au mondial.

Pour l'Ajaccien Kevin Carta, pratiquant occasionnel de 32 ans, le spectacle est impressionnant: "les sharks, les contres, c'est très beau". "Quand on joue, on se rend compte que pour eux, c'est trop facile alors que pour nous, c'est compliqué, surtout les déplacements, eux c'est comme s'ils étaient sur du dur, c'est la crème !"

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