Salency : fille vierge et vertu, la fête de village controversée
La commune de Salency dans le département de l'Oise va-t-elle pouvoir organiser sa fête de la Rosière? Et si oui, quels seront les critères choisis pour célébrer la jeune fille qui défilera dans les rues de la commune?
Le 8 août dernier, Le Parisien annonçait que cette fête de village serait de nouveau organisée en juin 2019 dans ce village de presque 900 habitants. Une information anodine en apparence sauf qu'un détail a déclenché un torrent de réaction sur les réseaux sociaux: dans l'ancienne version de la fête qui a existé jusqu'en 1987, la jeune fille reine de la fête, la "Rosière", devait être vierge. Un critère qui a suscité au mieux des réactions moqueuses, au pire de l'indignation totale face à cette vision rétrograde. Et qui divise même dans le village.
L'instigateur de cette fête est Bertrand Tribout, qui l'a organisée entre 1971 et 1987. L'homme veut voir la célébration faire son retour, portée par la Confrérie de Saint-Médard de Salency, une association créée en 2010 dont l'objet est de "promouvoir le culte de Saint Médard; faire connaître et aimer ce grand saint né à Salency, sa vie, ses œuvres et son histoire". Saint-Médard est né en 456 dans la commune et deviendra l'évêque de Noyon. Il a lancé cette coutume visant à honorer la femme, entre 15 et 20 ans, la plus vertueuse du village.
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Contacté par Franceinfo, Bertrand Tribout joue dans un premier la carte de l'agacement face aux critiques: "Je ne vois pas pourquoi cela choquerait: la pureté des jeunes filles n’est pas répréhensible! Ce n’est pas quelque chose de repoussant". Il dément cependant avoir une vision aussi rigoriste que celle qui lui est prêtée, qui confondrait la vertu avec le fait d'être vierge: "On ne parle pas forcément de la pureté en tant que virginité, il n’y a pas de critère de ce point de vue-là". Et de préciser: "D’abord, comment pourrait-on, matériellement, mettre ce critère en avant?".
La polémique a en tout cas suffisamment enflé pour que le maire de la commune, Hervé Deplanque, ne soit guère emballé à voir revenir la célébration au village. Le premier édile a expliqué à Franceinfo "songe(r) à tout arrêter" face aux centaines d'emails reçus et aux critiques. La municipalité avait versé une subvention de 1.800 euros à la confrérie pour le retour de la célébration. Des candidates se sont en tout cas manifestées pour candidater, dont une jeune fille de 18 ans qui est la fille de la dernière lauréate choisie il y a 31 ans.
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