Canicule : soixante-six départements en vigilance orange
La canicule a frappé mercredi le pays dans des proportions records pour un mois de juin, avec 67 départements placés en vigilance orange, conduisant à prendre d'ores-et-déjà des mesures pour les plus vulnérables.
Les fortes chaleurs ont atteint des records en ce premier jour d'été avec 37,5 degrés à Toussus-le-Noble (Yvelines) contre 37,1 en 2011, 37,1 degrés à Orly (Essonne), contre 37 en 1947, 34,9 degrés à Dieppe contre 34,2 en 2001, ou encore 34,6 degrés au Touquet, battant les 34,5 en 1976.
La canicule persistera jusqu'à jeudi sur la majeure partie du pays, et des orages éclateront dans l'après-midi sur la moitié est.
Mais des orages virulents pourraient déjà frapper mercredi soir notamment la Haute Normandie, l'Ile-de-France ou la Bourgogne notamment, prévient Météo-France, qui s'inquiète pour la fête de la musique.
Le rafraîchissement ne s'amorcera qu'à partir de vendredi par l'ouest du pays pour s'étendre progressivement au reste du pays.
Partout en France, les supermarchés ont été pris d'assaut pour les climatiseurs et ventilateurs.
Des initiatives ont été prises pour permettre à la population de trouver un peu de fraîcheur. En Seine-Saint-Denis, le conseil départemental a décidé de laisser la quasi-totalité de ses parcs ouverts 24 h sur 24.
L'attention va vers les plus vulnérables: ainsi à Paris, un numéro d'appel gratuit a été mis en place. Les sans-abri souffrent de la fournaise dans la capitale, comme Cédric, un ancien ébéniste, qui se réfugie dans les jardins publics où "il y a souvent des fontaines".
L'association parisienne Les Enfants du Canal distribue des bouteilles d'eau aux SDF tandis qu'Eau de Paris offre des gourdes et installe des points d'eau en plus des 1.200 fontaines déjà accessibles gratuitement.
A Bordeaux, une trentaine de personnes sont exceptionnellement mobilisées (contre quatre habituellement) dans le cadre de la plateforme téléphonique mise en place par la mairie pour prendre des nouvelles des personnes âgées.
Selon Nicolas Brugère, adjoint au maire de Bordeaux en charge de la santé des seniors, "a priori, avec les moyens mis en place, un phénomène comme celui de 2003 (année où une canicule meurtrière avait entraîné 15.000 décès supplémentaires - ndlr) ne devrait pas arriver".
A Bordeaux-Lac, Sylviane Simonnet, chef de poste plage, explique "informer les parents de ne pas mettre les enfants au soleil, casquette, t-shirt, bien se mouiller avant d’entrer dans l’eau, voilà on fait beaucoup de prévention pour limiter les accidents".
- Dans les écoles non climatisées -
Cette chaleur fait souffrir les élèves des petites classes, dont les écoles ne sont pas équipées de climatisation. 35 degrés: c'est la température relevée à 08h00 ces derniers jours à l'école Marengo-Périole à Toulouse, dont les parents se sont mobilisés devant l'établissement mercredi pour réclamer des "conditions de vie convenables".
En attendant, des parents ont décidé de ne plus mettre leurs bambins en classe. "Raphaël a fait mardi une sorte de malaise", a expliqué sa mère Nathalie Hernandez.
Même ras-le-bol, selon la FCPE 31, à l'école Alexandre Fourtanier à Toulouse où certains enseignants font cours à l'ombre à l'extérieur de l'établissement, dont la toiture est en verre.
Dans les départements voisins, en particulier dans le Tarn-et-Garonne, des parents retireront leurs enfants à partir de jeudi, comme à l'école primaire Jacques-Brel de Montauban. Dans le dortoir où les élèves font la sieste, il fait jusqu'à 38 degrés, selon Sophie Durran, une mère d'élève.
Plus insolite, aux Assises de Paris, magistrats et avocats ont été incités à "enlever la robe", "vu la chaleur".
En Creuse, les gendarmes ont mis en garde les automobilistes car le mercure fait fondre le bitume.
La canicule a également créé un épisode de pollution à l'ozone. En Ile-de-France, la circulation différenciée sera mise en place dès jeudi.
La Mairie de Paris a pris des mesures de gratuité des services Velib’ et du stationnement résidentiel. La région Ile-de-France activera jeudi "le tarif réduit anti pollution", un forfait jour à 3,80 euros dans les transports en commun.
La métropole européenne de Lille (Mel) a aussi mis en place un "ticket pollution" sur l'ensemble de son réseau de transports.
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