Héroïne gratuite : la Norvège va franchir le pas
Le pays va franchir le pas et faire tomber un tabou: la Norvège a annoncé qu'elle allait tester la prescription d'héroïne gratuite pour certains toxicomanes identifiés par les autorités sanitaires. Selon le journal norvégien Afteposten qui en fait l'annonce, la mesure pourrait concerner environ 400 personnes.
C'est la Direction norvégienne de la santé qui sera chargée de sélectionner les bénéficiaires, de mettre au point le système de distribution et de calculer le coût de la mesure. D'après les premiers éléments connus, la prescription de la drogue dure concernera les toxicomanes les plus marginalisés, avec le but d'améliorer à court terme leur qualité de vie, voire de réduire la mortalité chez cette population, et baisser au passage la criminalité liée à la consommation de drogues.
Les concernés potentiels devront cependant être patients car les premières doses d'héroïne gratuite ne seront pas délivrées avant 2020.
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Malgré sa prospérité économique et sa faible délinquance, la Norvège fait face à de graves problèmes d'addiction aux drogues dures dans sa population. Selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, le pays affiche le troisième taux européen de morts par overdose avec 81 surdoses fatales pour un million d'habitants en 2015 derrière l'Estonie (132) et quasiment au même niveau que la Suède (82).
Ce type de thérapie radicale est déjà testé en Suisse, aux Pays-Bas ou au Danemark. Elle n'existe pas en France où le traitement pour lutter contre l'addiction peut passer par la prescription de produits substitutifs comme la buprénorphine et sa version commerciale, le Subutex. Ce dernier, faisant l'objet d'un trafic, est devenu le principal opiacé consommé dans l'Hexagone… devant l'héroïne.
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