Affaire Fillon : ce qu'il faut savoir sur le juge Serge Tournaire, nommé pour mener l'enquête
Pour poursuivre l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs visant Penelope Fillon, le président du Tribunal de grande instance de Paris, Jean-Michel Hayat, a nommé un trio de juges mené par Serge Tournaire. Selon une information délivré ce lundi 27 par Médiapart, cette figure juridique est bien connue de la droite et de Nicolas Sarkozy. Longtemps responsable du grand banditisme, notamment en Corse, ce magistrat est intransigeant, craint et respecté.
Serge Tournaire, 50 ans, a participé à l'instruction des plus grandes affaires politico-financières de ces dernières années: l'arbitrage en faveur de Bernard Tapie, les achats de voix de Serge Dassault et les dossiers de Nicolas Sarkozy. C'est lui, qui dans l'affaire Bygmalion, a renvoyé l'ancien président en correctionnelle. Aujourd'hui, il enquête sur d'autres dossiers le concernant: les soupçons de financement libyen de la campagne 2007, les sondages de l'Elysée et les écoutes téléphoniques de Paul Bismuth. Il est considéré comme un instructeur aguerri.
Serge Tournaire est réputé pour être un homme discret voire secret. Les journaux L'Express ou Le Monde peuvent en témoigner. Il y a quelques années, ils ont essuyé un refus poli de la part du juge après une demande pour lui tirer le portrait. Car le magistrat ne parle jamais aux journalistes. D'ailleurs en mai 2014, un cliché de lui volé, paru dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles, l'avait rendu "furieux", ont rapporté des magistrats et policiers à l'Express.
D'après un de ses collègues, le style de Serge Tournaire se résume à: "je ne transige pas, je suis opposé aux arrangements, j'ai recours à la garde à vue, voire à la détention provisoire si je l'estime nécessaire". Un juge réputé compétent, teigneux, abrasif et intransigeant qui fait peur à la défense. Interrogé par Le Monde, Luc Febbraro, avocat à Aix-en-Provence, parle d'"un type techniquement très compétent, avec une épouvantable mentalité d'inquisiteur". "Pour lui, nous sommes des voyous, autant que nos clients", déplore Maurice Lantourne, l'avocat de Bernard Tapie.
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