Joachim Son-Forget votera Macron au second tour, "contre la trahison nationale" qu'il voit chez Le Pen
Pour Joachim Son-Forget, ce sera Emmanuel Macron au second tour. Un soutien relativement inattendu de la part du député des Français de l'étranger, élu en Suisse avec l'investiture En Marche en 2017, avant de devenir rapidement un trublion de la Macronie, au point de quitter le groupe LREM à l'Assemblée fin 2018, anticipant une probable exclusion. S'opposant régulièrement à la majorité depuis, avec parfois des critiques cinglantes, notamment de sa politique sanitaire, devenu un électron libre avec un positionnement libéral-conservateur-iconoclaste, il avait été l'un des premiers soutiens de la candidature d'Eric Zemmour.
C'est dans une tribune publiée sur le site suisse Blick et intitulée « Contre la trahison nationale, je voterai Macron le 24 avril » qu'il s'explique. Il y regrette que « le meilleur programme économique de cette campagne » ait disparu « en fumée » avec l'élimination d'Eric Zemmour au premier tour, enterrant une feuille de route libérale. « Et voilà qu'Eric Zemmour nous demande maintenant de soutenir un programme d'extrême-gauche !», s'exclame-t-il. « Marine Le Pen est synonyme d'étatisme, de dépenses publiques sans recettes...»
Rappelant avoir « choisi de soutenir "Reconquête" pour sa vision économique et culturelle, sa défense forcenée de l'identité française broyée par la mondialisation et une immigration incontrôlée, pour l'engagement d'Éric Zemmour à défendre la France et à la moderniser », il rappelle les sujets qu'il a portés auprès de son candidat du premier tour, liés à ses intérêts et engagements : « j'ai fourni à sa campagne des idées sur le web 3.0, la blockchain, la nécessité d'investir dans le transport aérien stratégique, la légitime défense, la transmission du patrimoine vivant, les sujets bioéthiques. »
Mais la plus lourde crainte qu'il exprime au sujet de Marine Le Pen est plus grave : elle « pourrait trahir les intérêts de la France souveraine par alliance avec la Russie. » Joachim Son-Forget s'est rendu en Ukraine, il mentionne le « grand malaise provoqué par cette guerre » au sein de Reconquête. « Ce que j'ai vu m'a conforté dans l'idée que la Russie de Poutine est bien l'adversaire de l'Occident », poursuit-il. « Je me reconnais dans le combat des Ukrainiens pour leur nation et leur souveraineté ». Il explique avoir conseillé à Eric Zemmour, à son retour, « de cesser les commentaires indulgents avec la Russie » et regrette la prise de position de son caniddat sur l'accueil des réfugiés, « indigne », avant d'accuser « certains cadres du Rassemblement national » de « complaisance », et même de « complicité », voire de « dépendance financière envers des oligarques proches de Vladimir Poutine ».
« JSF » rappelle les raisons qui l'avaient fait quitter La République en Marche, sa « colère » et sa « déception » : « comportements individuels de certains élus, sujets bioéthiques non prévus dans le programme initial, une partie de la gestion de crise sanitaire », mais qui lui paraissent « futiles » au regard du risque de « trahison nationale » encouru « si Marine Le Pen parvient à l'Élysée ».
« J’appartiens à la jeunesse de droite française », poursuit le médecin, « en réaction à la culture de la destruction des valeurs et de l'identité nationale prônée par une certaine gauche ». Mais « en responsabilité, en pesant judicieusement les éléments à ma disposition dans l’actualité et sur le fond », il « recommande de voter pour Emmanuel Macron » et conclut : « en responsabilité et en conscience, je le ferai ».
Voir aussi :
Joachim Son-Forget : le grand Défi de la vérité
Élection présidentielle: quelles sont les consignes de vote pour le second tour?
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