Allemagne : après l'arrestation de Franco Albrecht, l'armée secouée par des scandales de violence et de xénophobie
L'affaire embarrasse l'Allemagne au plus haut point et jette le discrédit sur la Bundeswehr, l'armée allemande, faisant ressortir une série de scandale. L'identité du soldat allemand arrêté et incarcéré jeudi 27 avril a été révélée. Franco Albrecht, 28 ans, est soupçonné de s'être fait passer pour un réfugié syrien, et d'avoir préparé un attentat qui aurait pu viser soit des migrants, soit des personnalités politique de gauche comme Joachim Gauck, l'ancien président allemand, ou Heiko Maas, le ministre de la justice. Il aurait dressé une liste de personne "à éliminer".
L'affaire suscite plusieurs scandales. Elle met tout d'abord en lumière le manquement de l'Office allemand des migrations, qui a accordé le statut à un citoyen allemand se faisant passer pour un étranger fuyant un pays en guerre, sur la base d'un seul entretien, en novembre dernier. Cela a apparemment suffit à mystifier l'organisme qui a accordé le qualificatif de demandeur d'asile, permettant à Franco Albrecht d'obtenir un logement et 400 euros d'aides sociales mensuelles. Un petit bonus se rajoutant donc à sa solde d'officier de la Bundeswehr, s'élevant à 3.200 euros par mois...
Mais le cas Franco Albrecht rappelle aussi à l'opinion publique que l'armée allemande, cantonnée à un rôle de défense du territoire et de quelques opérations de soutien dans des coalitions internationales (notamment en Afghanistan ou au Kosovo), est ébranlée par plusieurs scandales. Les troupes sont effet frappées par des phénomènes comme des dérives nationalistes et xénophobes, des violences et des bizutages plus proches de la torture que de l'esprit de corps. Des reliques de la Wehrmacht ont ainsi été retrouvées dans les locaux d'une base franco-allemande non loin de Strasbourg. Franco Albrecht lui-même avait fait état de convictions xénophobes dans un travail réalisé lors d'un passage à Saint-Cyr en 2013. Alertée par l'école, l'armée allemande n'avait pas réagi et le suspect avait pu continuer tranquillement sa carrière. Et la hiérarchie militaire est en outre soupçonnée d'une complaisance coupable sur des bizutages de jeunes recrues, impliquant des jeux sadiques dont au moins un cas se serait terminé par le viol d'un sous-officier.
C'est donc autant les pratiques et le laxisme dans la formation de l'armée allemande que la facilité avec laquelle l'Office allemand des migrations a été berné qui pourraient faire tâche, et gêner un peu plus Angela Merkel qui va se lancer dans la bataille délicate de sa réélection en septembre prochain.
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