Vladimir Poutine à Pékin pour rencontrer Xi Jinping et discuter “de manière franche” de l’Ukraine et du Moyen-Orient...
MONDE - Quelques jours après sa visite au Kirghizstan, son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), Vladimir Poutine a atterri mardi 17 octobre 2023 à Pékin pour y rencontrer son homologue chinois Xi Jinping. Le président russe, principal invité du forum des "Nouvelles routes de la soie", a été accueilli par son "cher ami" lors de la cérémonie d’ouverture. Il s’agit du premier déplacement du chef du Kremlin dans un pays de puissance mondiale depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Les deux chefs d’Etat, qui s’étaient déjà rencontrés en mars 2023 pour exprimer le besoin de renforcer leur coopération afin de contrer l’hégémonie américaine, avaient prévu, selon Moscou, une discussion "amicale et franche" sur les problèmes urgents de coopération bilatérale et sur la situation internationale.
130 pays représentés
Pas moins de 130 pays, dont la France, sont représentés au forum consacré aux “Nouvelles routes de la soie”, projet chinois lancé il y a dix ans et visant à améliorer les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique par la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports et de parcs industriels.
Les deux “amis”, comme l’a déclaré Vladimir Poutine à la télévision chinoise, s’étaient déjà rencontrés en mars dernier, à Moscou. Ils avaient exprimé leur accord à renforcer de leur coopération économique et militaire pour peser face aux Etats-Unis. La visite de Xi Jinping intervenait quelques jours après l’émission d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI), dont les 123 états membres siègent à La Haye aux Pays-Bas, contre le chef du Kremlin pour la “déportation” d’enfants ukrainiens. Des accusations jugées "nulles” par le Kremlin.
Depuis l’émission de ce mandat, Vladimir Poutine s’est abstenu de participer en août au sommet des BRICS à Johannesburg (Afrique du Sud) puis au sommet du G20, le même mois, à New Delhi (Inde), dépêchant à chaque fois son ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov.
Un partenaire “fiable et efficace”
Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie et la Chine ont resserré leurs liens, déjà forts. Pékin est un partenaire commercial de plus en plus important pour Moscou, qui lui permet d’atténuer l’impact des sanctions économiques occidentales. En 2022, la Russie a exporté deux fois plus de gaz de pétrole liquéfié (GPL) vers son allié que l'année précédente. Par ailleurs, Pékin et New Delhi n’ont pas voté les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU visant à condamner Moscou.
Un soutien apprécié par Vladimir Poutine, qui a qualifié son homologue chinois de “partenaire solide, calme, efficace et fiable”, avec lequel “vous pouvez être sûr que, lorsqu’un accord est conclu, il sera exécuté par les deux parties”.
Lors de chaque rendez-vous qu’elles ont eu, les deux puissances ont exprimé la nécessité de former un “ordre mondial multipolaire équitable”. La Russie et la Chine sont membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), alliance politique et économique qui s’est formée en 2009 et s’est élargie en août à six nouveaux pays pour constituer une alternative à "l’hégémonie occidentale", sur le plan géopolitique, économique et même financier en prônant une monnaie commune.
Pour dénoncer cette hégémonie, la Russie a également approuvé, quelques heures avant l’arrivée de Vladimir Poutine à Pékin, la révocation de la ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires (Ticen). Le président de la Douma (Parlement russe, NDLR), Viatcheslav Volodine, a justifié le vote des députés par la nécessité de “défendre” les citoyens russes et maintenir “une parité stratégique mondiale”. “Washington doit comprendre une fois pour toutes que son hégémonie ne mènera à rien de bon”, a-t-il ajouté.
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