Paris, la ville la plus onéreuse pour les étudiants, Brest la moins chère
S'il est bien connu que la qualité de vie n'est pas la même selon la ville dans laquelle on vit, la différence est encore plus marquée pour les étudiants. Et, sans surprise, selon un classement réalisé par l'Union nationale des étudiants de France (Unef) paru ce lundi, ceux qui s'en tirent le moins bien sont ceux qui vivent à Paris.
En effet, les étudiants parisiens doivent dépenser 1.124,33 euros en moyenne par mois, logement, transports et dépenses courantes confondues, tandis que ceux qui vivent à Orléans, Clermont-Ferrand et Brest, villes qui arrivent en queue de peloton, déboursent respectivement 726,92 euros, 709,97 euros et 679,95 euros chaque mois.
Dans son classement, l'Unef a intégré un "socle" de dépenses courantes de 330 euros par mois identique pour toutes les villes. Ainsi, c'est surtout le logement qui fait la différence: la variation du loyer peut passer du simple au double, voire plus, de Brest (322 euros) à Paris (795 euros), par exemple.
Par ailleurs, certaines municipalités aident les étudiants plus que d'autres. Ainsi, à Toulouse, ville qui les soutient le plus, ils dépensent en moyenne 448 euros par mois pour leur loyer, contre 500 euros à Lyon par exemple, car ils bénéficient d'un "coup de pouce", explique Maxime Boyer, chargé de la vie étudiante de Toulouse-Métropole à France Info. "La municipalité finance via un prêt à taux zéro le premier mois de loyer à hauteur de 500 euros sans conditions de ressources pour tout étudiant, avec la possibilité d'un remboursement sur trois ans maximum".
En effet, les aides des collectivités sont essentielles pour le budget des étudiants, insiste l'Unef, et diffèrent énormément en fonction des villes. Car si elles atteignent 28,50 euros par mois à Paris, elles sont nulles à Marseille, Strasbourg, Rennes, Dijon et Brest.
Et les avantages proposés par les municipalités sont diverss et variés: Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux et Paris offrent à leurs étudiants des chèques loisirs d’au moins 100 euros par an, et douze villes sur vingt prévoient des chèques santé pour les boursiers (jusqu’à 373 euros à Clermont). En revanche, les seules villes à offrir des chèques logement sont Paris (900 euros par an pour les boursiers) et Tours.
Le budget "transport" peut également beaucoup varier en fonction des villes: il va ainsi du simple au triple entre Toulouse (8,33 euros par mois) et Brest (27,95 euros). Dans la ville rose, "les transports en commun coûtent 100 euros par an, c'est le tarif le moins cher de toute la France", explique William Martinet, président de l'Unef, qui s'inquiète d'une hausse des transports en commun à venir pour les étudiants dans la plupart des villes de France.
"De plus en plus de villes universitaires disent qu’il faudra augmenter les tarifs des transports en commun", déplore William Martinet, prenant l'exemple de Nantes qui a les a déjà augmentés. Car, dans les années à venir, les collectivités locales devraient perdre en subventions. "Les répercussions commencent déjà à se faire sentir", indique William Martinet, mettant en garde contre la "véritable inconnue" de la réforme territoriale, qui risque de favoriser une "harmonisation vers le bas".
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